"Pas étonnant" pour LFI, "inaction du président" juge LR, "une prime à l'échec" tacle le RN... les principales réactions politiques après l'annonce du maintien d'Élisabeth Borne à Matignon
Après plusieurs semaines de rumeurs sur l'avenir de la Première ministre, Emmanuel Macron a finalement tranché lundi 17 juillet : Élisabeth Borne est maintenue à Matignon afin "d'assurer stabilité et travail de fond", d'après l'entourage du président de la République. Le chef de l'État, qui prendra la parole d'ici la fin de la semaine, lui a toutefois demandé de "faire des ajustements dans son gouvernement". Une annonce saluée par la majorité et dénoncée par l'opposition.
Pour LFI, "Emmanuel Macron maintient Emmanuel Macron"
"Ce maintien est logique, Emmanuel Macron maintient Emmanuel Macron", a ironisé lundi sur franceinfo le député LFI de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière, pour qui "c'est la même politique qui va continuer."
Alexis Corbière estime que "la cinquième République donne au président non seulement beaucoup de pouvoir, mais aussi cette possibilité de commenter, de dire que ça ne marche pas, que la méthode est mauvaise". Selon lui, "c'est ce qui a déchiré le pays et qui continue à le déchirer : la brutalisation sur la réforme des retraites". Le député LFI juge que "sur le fond, Emmanuel Macron était d'accord avec madame Borne. Il eût été presque injuste que celle qui a fait exactement ce que le président de la République lui a demandé se retrouve sanctionnée à l'arrivée".
"C'est sûr que ça ne se bousculait pas au portillon pour monter dans un bateau qui était en train de couler", appuie sur franceinfo l'eurodéputée Manon Aubry. "En réalité, c'est surtout la confirmation que ça ne changera rien à la politique qui est menée en faveur des plus riches. Une politique d'inaction climatique, une politique aussi autoritaire", fustige-t-elle.
"Un potentiel de simple exécutante", chez LR
"Ce n'est pas Élisabeth Borne, seule, qui détient toutes les clés de la politique de l'exécutif. Si elle a été choisie par Emmanuel Macron, c'est parce qu'elle avait un potentiel de simple exécutante relativement affirmé", estime sur franceinfo Fabien Di Filippo, député LR de Moselle. "Par rapport à tout ce qui s'est passé depuis un an, je vois que sur des sujets essentiels comme l'immigration, le travail, l'endettement de la France", il n'y a pas eu d'avancées. "Tous ces sujets avec Élisabeth Borne, sont mis sous le tapis", déplore l'élu.
"Donc la capacité à agir de ce gouvernement est extrêmement faible" et "je trouve le Parlement depuis le 49-3 sur les retraites plongé dans une léthargie très inquiétante. Et donc cette inaction du président ne peut pas me satisfaire".
"Pas à la hauteur des enjeux", tacle le RN
"Emmanuel Macron n'est pas à la hauteur des enjeux. C'est une prime à l'échec", a dénoncé de son côté Laurent Jacobelli, porte-parole du RN et député de Moselle sur franceinfo. "Emmanuel Macron avait donné 100 jours à sa Première ministre pour créer un sentiment d'apaisement en France. On a eu les émeutes qu'on a connues", rappelle Laurent Jacobelli. "Il lui avait demandé de changer la vie quotidienne des Français. Or l'essence est toujours aussi chère, les produits de première consommation aussi." Le député RN rappelle également "l'échec" de la réforme des retraites, "puisqu'elle coûtera à peu près aussi cher qu'aujourd'hui, mais il faudra travailler deux ans de plus".
Il pointe encore "les problèmes d'insécurité toujours plus présents" ainsi que "l'immigration qui n'est toujours pas contrôlée". Élisabeth Borne "a un échec total sur tous les plans. C'est feu rouge à tous les niveaux", martèle Laurent Jacobelli. Pourtant, Emmanuel Macron "la maintient en place. C'est quand même très grave d'être à ce point déconnecté de la réalité quotidienne des Français".
"Nous avons des résultats", répond la majorité
"C'est la décision du président de la République. Je l'ai toujours dit. Élisabeth Borne a toujours eu le soutien des députés Renaissance et plus largement de la majorité présidentielle", a réagi sur franceinfo Sylvain Maillard, député Renaissance de Paris. "Elle conduit l'action du gouvernement depuis un an et, je crois, avec des vrais résultats et elle a toute notre confiance. Donc je salue cette décision", a ajouté l'élu.
Concernant les "ajustements" attendus, c'est au président de la République et à la Première ministre "de déterminer les différents ministres qui leur semblent les plus compétents, les plus efficaces pour porter leur action", a poursuivi Sylvain Maillard. "Ce qu'ils savent, c'est que les députés de la majorité présidentielle, et singulièrement les députés Renaissance, seront à leurs côtés loyalement". "Nous avons des résultats depuis les 100 jours qu'avait décrété le président de la République et je crois qu'il y a une politique à continuer à porter", poursuit Sylvain Maillard.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.