Remaniement : à quoi ressemblera l'organisation de la politique environnementale du gouvernement Elisabeth Borne II ?
Le remaniement ministériel, annoncé lundi par l'Elysée, redéfinit l'architecture de l'action climatique du gouvernement. De nouveaux ministres et secrétaire d'Etat ont été nommés et Christophe Béchu devient ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
Il n’est pas connu pour son engagement en matière d’environnement. Christophe Béchu était ministre délégué chargé des Collectivités territoriales sous le premier gouvernement d'Elisabeth Borne, il est devenu, à l'occasion du remaniement du lundi 4 juillet, le nouveau ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires en remplacement d’Amélie de Montchalin battue aux élections législatives.
Remaniement : "La transition écologique est un projet de société et social, qui ne se fera qu'en réunissant 66 millions de Français", déclare Amélie de Montchalin, ancienne ministre de la transition écologique
— franceinfo (@franceinfo) July 4, 2022
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Christophe Béchu a été réélu maire d'Angers en 2020 au premier tour. Il est aussi le président de l’Agence de financement des infrastructures de transport. Il s'agit d'un politique aguerri, ancien sénateur et ancien député européen. Il a été le plus jeune président de département. Ce proche d’Edouard Philippe a quitté le parti Les Républicains puis est devenu le secrétaire général du parti Horizons. Il n’a pas véritable expérience en matière environnementale mais à son crédit, il est le maire d’une ville qui est un modèle en matière de végétalisation.
Deux ministres délégués et deux secrétaires d'Etat
Lors de la passation de pouvoirs au ministère de la Transition écologique, Christophe Béchu a déclaré vouloir incarner une "écologie de l'action et du quotidien". Une action qu'il partagera avec l'autre ministre du pôle environnement du gouvernement, Agnès Pannier-Runnacher. C'est le duo à la tête de la structure, avec le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires pour Christophe Béchu, et celui de la Transition énergétique pour Agnès Pannier-Runacher.
L'architecture est élargie et la Transition écologique hérite de deux ministres délégués qui existaient déjà dans le gouvernement Castex, mais pas dans le premier gouvernement d'Elisabeth Borne. Le ministère des Transports sera dirigé par l'ancien Monsieur Europe du gouvernement, Clément Beaune. Il devra entre autres développer l’électrification du parc de véhicules. Le ministère du Logement sera sous l’autorité d’Olivier Klein, un ancien socialiste et maire de Clichy-sous-Bois. Il devra améliorer l’isolation thermique des logements dont la politique a été critiquée dans le dernier rapport du Haut conseil pour le climat.
Deux secrétariats d’État apparaissent également auprès du ministre de la Transition écologique : Bérangère Couillard, qui a travaillé dans la grande distribution et l‘habillement avant d’être députée, devient secrétaire d’État chargée de l’Écologie, et Dominique Faure, députée de Haute-Garonne, est chargée de la Ruralité
Les gaz à effet de serre et l'énergie sur la feuille de route
La politique environnementale sera pilotée depuis Matignon, à commencer par Elisabeth Borne qui est Première ministre "chargée de la planification écologique et énergétique", et grâce à un secrétariat général sà la Planification écologique confié à un pilier de la politique climatique de la France. Il s'agit d'Antoine Pellion, un ancien conseiller de Matignon et de l’Elysée. Son rôle sera de mettre en œuvre la feuille de route des ministères et l'évaluation de leur politique en matière climatique.
Il y a deux grandes priorités sur cette feuille de route. D'abord, la France va devoir faire de grands efforts en matière de réduction de gaz à effet de serre si elle veut se mettre sur la trajectoire que l'Europe a fixée. La France a respecté sa trajectoire en 2021 mais le Haut Conseil pour le climat s’est inquiété du fait qu’il va maintenant falloir doubler les résultats d’ici 2030 pour respecter le cadre européen, prépondérant en matière climatique.
L’autre priorité, renforcée par la guerre en Ukraine, concerne l'énergie. Le pays entre dans une période d’incertitude. Il va falloir se passer du gaz russe dans les mois qui viennent et faire avec un parc nucléaire limité par la maintenance et des problèmes de soudures. L'enjeu est de gérer l’approvisionnement en énergie. Cela passe par le court terme pour le gaz et le pétrole et sur le long terme avec le développement de l’éolien en mer et du solaire, et la construction d’un parc de six réacteurs EPR2.
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