Remaniement : en quête d'équilibre, Emmanuel Macron sert ses alliés et envoie des signaux à droite et à gauche
Quelques entrées, mais pas de personnalité saillante, avec 31 ministres et 10 secrétaires d'Etat pour ce gouvernement Borne II. : en grande partie, des membres issus de sa majorité et des partis alliés, mais aussi quelques prises à droite et à gauche.
Avec ce remaniement, Emmanuel Macron et Elisabeth Borne cherchent à asseoir une certaine stabilité pour démarrer ce nouveau quinquennat, surtout après les résultats des élections législatives qui ont fragilisé la majorité présidentielle.
En premier lieu, le président a voulu servir ses alliés : le Modem de François Bayrou et Horizons d'Edouard Philippe. Les centristes voient leur poids doubler : deux ministres dans le gouvernement Borne I, quatre dans le gouvernement Borne II, avec l'arrivée de Jean-Noël Barrot, nommé ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, mais surtout les retours de Sarah El Haïry, comme secrétaire d'Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel, et de Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée cette fois des Personnes handicapées.
Pour le parti d'Edouard Philippe, Christophe Béchu est promu et passe de ministre délégué chargé des Collectivités territoriales à ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, aux côtés d'Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique. Leurs deux postes sont pensés en binôme, pour avoir un rôle clé dans le nouveau mandat d'Emmanuel Macron. Une des proches de l'ancien Premier ministre fait également son entrée dans le gouvernement : Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé.
Renforcer les ailes à droite et à gauche
Emmanuel Macron envoie un signal fort à droite : Bruno Le Maire est confirmé numéro 2 du gouvernement à l'Economie. De son côté, Gérald Darmanin voit son portefeuille à l'Intérieur élargi aux Outre-mer, avec sous son autorité un ministre délégué, Jean-François Carenco, ancien préfet d'Île-de-France. Franck Riester, président d'Agir, endosse la fonction de ministre des Relations avec le Parlement, un poste stratégique qui sera scruté, avec une majorité relative à l'Assemblée nationale. Deux nouveaux venus viennent consolider l'aile droite : Olivier Becht, ancien président du groupe Agir à l'Assemblée, remplace Franck Riester comme ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité et des Français de l'étranger, et Caroline Cayeux, maire de Beauvais ex-LR, qui récupère la charge des Collectivités territoriales.
A l'opposé de l'échiquier politique, Emmanuel Macron tente de séduire une certaine gauche avec deux personnalités clés. D'une part, Olivier Klein, maire de Clichy-sous-Bois et ex-PS, devient ministre du Logement, après avoir été nommé dès 2017 à la tête de l'Agence nationale de rénovation urbaine (Anru). D'autre part, Laurence Boone, ancienne conseillère de François Hollande et chef économiste à l'OCDE, s'installe aux Affaires européennes.
Montrer sa fidélité à ses soutiens
Un pilier de la majorité fait son entrée au gouvernement : Roland Lescure, député de la première circonscription des Français de l'étranger, pressenti pour devenir président de l'Assemblée nationale, devient finalement ministre délégué chargé de l'Industrie. Hervé Berville, un des néo-députés de 2017, remplace Justine Benin, battue aux législatives, comme secrétaire d'Etat chargé de la Mer.
Le président s'efforce de rester fidèle à la volonté de repérer et promouvoir ceux qu'il considère comme des talents parmi ses soutiens. Lors de son précédent quinquennat, c'était le cas pour Elisabeth Moreno, ex-ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances. Pour ce nouveau gouvernement, on retrouve ce profil chez Patricia Mirallès, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire. Si elle s'est fâchée avec La République en marche, l'élue montpelliéraine est toujours restée fidèle au Président. Fille de rapatriés d'Algérie, elle avait été en première ligne sur le projet de loi pour la reconnaissance et la réparation envers les harkis, en tant que rapporteure du texte.
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