Remaniement : "Tout est tendu, l’ambiance est pénible", glisse-t-on dans l'entourage d'Emmanuel Macron
Alors, à quand le remaniement ? Cette question revient en boucle depuis plusieurs jours dans l'entourage du chef de l'Etat. Si Emmanuel Macron a confirmé mercredi 12 juillet dans la soirée, en clôture du sommet de l’Otan à Vilnius en Lituanie, qu’il ne s’exprimerait pas devant les Français ce vendredi à l’occasion des cérémonies du 14 juillet, il y a une certaine "tension" en ce moment au gouvernement.
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Pas d’interview, pas d’allocution : le chef de l’Etat avait pourtant fixé lui-même cette date pour faire le bilan après la réforme des retraites. Mais, entre-temps, la donne politique a changé, laissant le président dans l’expectative. Alors, comme pour montrer qu’il reste le seul "maître des horloges", Emmanuel Macron assume son silence. L’interview du 14 juillet ? Très peu pour lui : les émeutes et la menace de nouvelles violences dans les nuits à venir ont eu raison de sa promesse de dresser un bilan des fameux 100 jours d’apaisement annoncé après la période mouvementée de la réforme des retraites.
"Je ferai un point autour du 14 juillet", s’agace le chef de l’Etat, sourcils froncés depuis le sommet de l'Otan à Vilnius, sans communiquer "ni la date ni la forme", même si l'on comprend qu'une prise de parole se fera "plutôt après" la fête nationale.
Quel message aux Français ?
Quelques instants auparavant, déjà, mercredi matin, l'Elysée avait indiqué que le président n'accordera pas d'interview le jour de la Fête nationale. Et Emmanuel Macron de glisser : "Vous m'accorderez une certaine liberté sur cette pratique". Il ne s'est en effet prêté que deux fois à la traditionnelle interview présidentielle du 14-Juillet sur ses six années de mandat : en 2020 et 2022. Le chef de l'Etat avait également donné des interviews à Ouest-France et des journaux allemands en 2017. En 2018, 2019 et 2021, il ne s'était pas exprimé le jour de la fête nationale, rompant ainsi avec une longue tradition.
Mais derrière cette "liberté", un réalité : l’agenda présidentiel est saturé. Conseil des ministres jeudi matin, discours aux armées jeudi soir, défilé militaire le vendredi, puis réception du Premier ministre indien, Narendra Modi, invité d'honneur, dans la foulée... : "Tout est tendu, l’ambiance est pénible", grimace un conseiller bien informé.
Alors, comment ignorer les rumeurs de remaniement : Elisabeth Borne va-t-elle rester Première ministre ? Quel avenir pour Marlène Schiappa et le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye ? En faisant le choix de ne pas s’exprimer, Emmanuel Macron prend aussi le risque de donner l’impression qu’il ne sait pas quoi faire.
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