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Remaniement : "Les personnalités sont une chose, les politiques menées en sont une autre", prévient le secrétaire général de l'Association des maires de France

L'Elysée a procédé mardi au premier remaniement d'ampleur du quinquennat avec huit nouveaux membres. Parmi eux, des "personnalités intéressantes qui connaissent bien les collectivités", selon le secrétaire général de l'Association des maires de France, Philippe Laurent.

Article rédigé par franceinfo
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Philippe Laurent, secrétaire général de l'Association des maires de France, ci-contre le 6 septembre 2017. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux et secrétaire général de l'Association des maires de France, a réagi mardi 16 octobre sur franceinfo au remaniement du gouvernement. Il a évoqué des "personnalités intéressantes qui connaissent bien les collectivités", comme Jacqueline Gourault, nommée à la tête d'un grand ministère des Territoires ou encore Sébastien Lecornu au poste de ministre auprès de celle-ci. "Mais, si la bonne volonté de ces ministres est contrecarrée par les actions de Bercy, ça ne marchera pas. Donc on aura besoin d’un engagement fort du Premier ministre", a-t-il estimé.

Franceinfo : Êtes-vous rassuré par ce remaniement ?

Philippe Laurent : Les personnalités dont il est question sont des personnalités intéressantes, qui connaissent bien les collectivités, notamment Jacqueline Gourault et Sébastien Lecornu. J’y ajoute Olivier Dussopt qui garde son poste de secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics, plus spécialement chargé de la fonction publique. Et pour nous, collectivités territoriales, la fonction publique territoriale est quelque chose d’extrêmement important. Les personnalités sont une chose, les politiques menées en sont une autre. Nous sommes en face de chantiers extrêmement complexes. Je veux parler notamment du remplacement de la taxe d’habitation, supprimée définitivement à partir de 2021 et dont on ne sait pas encore comment elle sera remplacée pour les collectivités.

Vous attendiez un interlocuteur identifié au gouvernement. C’est chose faite. Êtes-vous satisfait ?

Oui, mais il faut attendre de savoir quelles sont les attributions détaillées des uns et des autres et notamment quelles sont les administrations qui sont rattachées aux différents ministres.

Est-ce que la personnalité de Jacqueline Gourault vous rassure ?

Jacqueline Gourault est très connue des élus locaux, elle a été première vice-présidente de l’Association des maires de France. Elle-même se déplace de manière très fréquente donc c’est un monde qu’elle connaît très bien. Mais si la bonne volonté de ces ministres est contrecarrée par les actions de Bercy, ça ne marchera pas. Donc on aura besoin d’un engagement fort du Premier ministre.

Quels gestes forts attendez-vous ?

Il y a des dossiers qui sont en attente. Par exemple, ce projet de loi sur l’école qui va rendre obligatoire la scolarité à partir de 3 ans. Cela aura beaucoup de conséquences pour beaucoup de collectivités, donc on aimerait être davantage associé qu’à l’heure actuelle sur ce dossier. La politique de la petite enfance également. Nous sommes extrêmement inquiets sur les financements qui pourront être accordés notamment par les caisses d’allocations familiales aux crèches municipales dans les années qui viennent. Nous avons quelques signaux inquiétants.

Il y a aussi un peu plus de transparence, par exemple sur le projet de loi de finances pour 2019. C’est un projet de loi de finances qui ne change pas grand-chose en apparence, mais derrière il y a des signaux négatifs. C’est très technique, mais le diable est toujours dans les détails. Par exemple, les financements des agences de l’eau qui sont très importantes pour les collectivités. Le projet de loi de finances enlève 250 millions d’euros à ces agences de l’eau, alors que nous avons besoin de rénover nos réseaux.

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