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Sarkozy de retour dans l'arène : une question de timing

Alors que Nicolas Sarkozy a annoncé son retour en politique vendredi, après des mois de vrai-faux suspense, sur France Info des spécialistes commentent le moment choisi. "Malin" ou "trop tôt", chacun a son idée.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Dernière accélération avant son annonce, c'était le 10 septembre 2014 © Maxppp)

Pourquoi maintenant ? Nicolas Sarkozy a annoncé son retour en politique vendredi, après des mois de rumeurs. Sur France Info, l'historien Jean Garrigues signale en préambule la stratégie qui avait été celle du Général de Gaulle, puisque "Nicolas Sarkozy s’était référé au général pour sa campagne de 2007 ". "Le Général de Gaulle a quitté le pouvoir en 1946 après avoir libéré et redressé la France et est revenu en 1958 parce que la IV République était en crise. Ce serait peut-être le référent essentiel ", dit-il.

"Pour un retour réussi, il faut que la crise soit patente, qu’il y ait une sorte d’impuissance des élites politiques ", explique Jean Garrigues. "Donc, là, on peut considérer que les conditions sont requises, mais il faut aussi avoir une légitimité de rassembleur, ce qui était le cas du Général de Gaulle ".

Impossible d'être sauveur de tous les Français et chef d'un parti à la fois

"Nicolas Sarkozy a quand même un bilan critiqué par beaucoup, des opposants dans son propre camp, des casseroles qui menacent une campagne hypothétique et il a une posture qui va l’amener à redevenir un chef de parti avant d’être le rassembleur. Il y a une petite contradiction car l’homme providentiel est en général le sauveur de tous les Français, et donc ne peut pas être chef de parti ", analyse-t-il.

Une contradiction entre être chef de parti et rassembleur de tous les Français - Jean Garrigues

Et puis l'historien ajoute : "J’ai l’impression que cette programmation est prématurée, ce n’est pas forcément le bon timing ", conclut-il. 

Malin, juste après la conférence de Hollande, instaure un "duel"

Philippe Moreau-Chevrolet, président du cabinet de communication MCBG Conseil, n'est pas d'accord. Pour lui, c'est un bon timing : "Cela intervient tout de suite après la conférence de François Hollande. Nicolas Sarkozy oppose sa communication frontalement à celle de François Hollande, donc il instaure d’emblée un duel ", dit-il. "Le timing est plutôt malin parce qu’il va faire passer au second plan les déclarations de Hollande et l’impact de la conférence de presse ", ajoute-t-il.

Timing "malin" selon Philippe Moreau-Chevrolet de MCBG Conseil

Le choix des réseaux sociaux ?

Nicolas Sarkozy doit ensuite s'exprimer dimanche soir lors du JT de France 2, "très malin " encore selon Philippe Moreau-Chevrolet de ne pas s'exprimer avant dimanche. "Il s’adresse directement à sa base de fans. Il s’adresse directement au million de personnes qui ont liké sa page Facebook, que François Hollande n’utilise pas du tout. Il ne passe pas par les médias et s’adresse directement au peuple ", juge-t-il. Alors que pour l'historien Jean Garrigues, "le choix des réseaux sociaux dit la faillite des partis. Cela me paraît signer la défaillance des partis qui ne sont plus des structures qui constituent la pensée, l’action ".

Pour Franck Riester enfin, député de Seine-et-Marne, ce n'est pas tant une question de calendrier que de cible : "Je fais partie de ceux qui pensent qu’un retour au moment des primaires était plus en phase avec son profil. C’est pas le bon calendrier. Là on doit choisir le président de notre famille politique ", ajoute-t-il réaffirmant son soutien à Bruno Lemaire, un des deux autres candidats déclarés pour la présidence de l'UMP. 

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