Ségolène Royal en librairie : "Je gagnerai un jour"
"L'histoire continue, c'est-à-dire le combat", explique l'ancienne candidate socialiste à l'Elysée. "Je ne connais encore ni le lieu, ni la date, mais je sais qu'un jour, nous nous retrouverons", conclut Ségolène Royal dans "Ma plus belle histoire, C’EST VOUS", qui sort demain en librairie (Grasset).
Six mois après sa défaite face à Nicolas Sarkozy, le temps de l’autocritique serait donc -enfin- venu ? En tout cas, celui des règlements de comptes. Car Ségolène Royal s’attache avant tout à "refaire le match". Expliquer sa défaite pour mieux se placer dans la perspective de 2012. Celle qui se définit comme une "Bécassine entrée par effraction" dans la compétition présidentielle estime n'avoir commis qu'une "seule faute" : "n'avoir pu aligner au lendemain de l'investiture un nombre respectable de ténors socialistes sourire aux lèvres et fleur au fusil".
Et de s’en prendre tour à tour à Lionel Jospin ("homme du déni majeur") qui était au spectacle de Pierre Perret le soir de l’investiture. Aux proches de Dominique Strauss-Kahn accusés de "tours pendables". A Michel Rocard, qui lui demande de se retirer à quelques heures du dépôt des candidatures ("presque un gag"). L’ex-candidate dénonce au final un "cortège de coups bas et de petites phrases assassines" venus d’un camp "qui a juré de m’écraser".
"Etais-je préparée pour l'élection présidentielle? Beaucoup plus qu'on ne l'a dit mais sans doute moins qu'il ne l'aurait fallu", admet Ségolène Royal, se défendant contre ces "bourdes qui n'en étaient pas" (le nucléaire iranien, le Hezbollah, la justice chinoise, la "bravitude"…).
Le troisième homme
Ségolène Royal revient sur son appel à François Bayrou entre les deux tours. Elle raconte être allée chez le dirigeant centriste, jusque devant son domicile parisien pour lui proposer d'être son Premier ministre (ce qu'elle voulait pouvoir annoncer pendant son débat télévisé avec Nicolas Sarkozy). Selon la socialiste, le "troisième homme" aurait alors "reculé devant l'obstacle (…) comme un amoureux qui craint la panne ou un adultère risqué".
Côté cœur, justement.
_ Ségolène Royal rend "justice" au Premier secrétaire de ne pas avoir dit de "mal" pendant la campagne, qu’il a néanmoins "regardée de loin". Elle affirme que François Hollande a "récemment parlé de revenir". "Je lui ai dit que ce n’était pas une bonne idée. Mais que le travail solidaire pouvait bien sûr exister". Car "pour gagner la prochaine fois, il faudra le soutien de tout un parti et d’un compagnon amoureux, à fond avec la candidate", analyse Ségolène Royal.
Annoncé dès le mois de juillet, l’ouvrage de l’ex-candidate clôture un automne littéraire prolifique côté socialiste : une dizaine de livres a déjà été publiée sur la campagne par ses partisans et ses opposants. L’ancienne candidate a décidé d'attaquer en justice celui de l'ancien ministre de l'Education, Claude Allègre, intitulé "La défaite en chantant".
Gilles Halais
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