Terrorisme : Sarkozy aimerait mettre le PS en difficulté au Parlement
Le chef de l'Etat souhaite que ses propositions en matière de lutte contre le terrorisme soient votées avant la présidentielle, alors que la session parlementaire est close depuis plusieurs jours.
Au lendemain des attentats de Toulouse et de Montauban, le camp Sarkozy veut mettre le camp Hollande en difficulté sur le terrain de la sécurité et du terrorisme. Jeudi 22 mars, alors que l'action du Raid contre Mohamed Merah venait à peine de s'achever, Nicolas Sarkozy a fait une série de propositions pour renforcer la lutte contre le terrorisme. Principales mesures : que puisse être punie pénalement toute personne "consultant de manière habituelle des sites internet faisant l'apologie du terrorisme", ou "se rendant à l'étranger pour y suivre des travaux d'endoctrinement à des idéologies conduisant au terrorisme".
Des propositions faites depuis l'Elysée en tant que chef de l'Etat, mais dont Nicolas Sarkozy aimerait pouvoir tirer profit en tant que candidat. Pour cela, il a fait savoir, vendredi 23 mars, par la voix de François Fillon, qu'il souhaite que le Parlement vote ces lois avant l'élection présidentielle, dont le premier tour se tient dans moins d'un mois.
Objectif : "Montrer aux Français l'irresponsabilité des socialistes et de François Hollande sur ces questions", glisse un proche du président candidat à FTVi. "Si le PS ne vote pas avec nous ces propositions, comment pourra-t-il s'en justifier ?", s'interroge un député de la majorité, en résumant la stratégie de Nicolas Sarkozy. Laxisme contre fermeté : une tactique semblable à celle adoptée par la majorité au moment du débat de la règle d'or, que le PS avait refusé de voter.
Aussitôt, le directeur de la communication de François Hollande, Manuel Valls, a dénoncé une "précipitation" de ses adversaires, qui illustre selon lui la volonté d'"instrumentaliser ce débat à des fins politiques". "Aucune loi ne peut être votée définitivement et mise en œuvre avant l'élection présidentielle", a-t-il balayé.
Techniquement, l'adoption de ces mesures en moins de trente jours demeure possible. Car rien dans les textes n'interdit au Parlement de siéger jusqu'à la veille de l'élection. Le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer, l'avait d'ailleurs rappelé au moment de la clôture de la session, le 6 mars, en précisant que les députés pouvaient être appelés à revenir siéger "si les circonstances le justifient". "Ce que, j'imagine, personne ne souhaite réellement ici", ajoutait-il.
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