Tibet : Sarkozy taclé par Juppé ?
Et si tout cela n'était après tout qu'une affaire de "retenue" ? C'est le terme qu'a utilisé hier Nicolas Sarkozy envers Pékin. Plusieurs jours après de graves violences au Tibet et la reprise du débat sur un éventuel boycott des JO, le président de la République a incité hier la Chine à la "retenue".
C'est donc ce mot bien précis qu'a lui-même "retenu" Alain Juppé, réélu le 9 mars à la mairie de Bordeaux, pour l'employer à son tour, mais avec ironie. Evoquant sa "révolte" et sa "condamnation" face aux évènements récents, l'ex-premier ministre critique vertement ce qu'il nomme "l'appel à la retenue", de la part de "responsables occidentaux" qu'il ne cite pas directement.
Alain Juppé ne se "retient" décidément pas, et va encore plus loin dans sa dénonciation : "Je suis ébranlé quand je vois l'allant que certains mettent aujourd'hui à pratiquer cette "realpolitik" qu'ils fustigeaient tant hier. Il y a des grâces d'état. Des disgrâces aussi". Pas de mise en cause explicite de l'actuel locataire de l'Elysée, mais tout le monde aura compris.
Le chef de l'Etat, en déplacement à Tarbes, a par ailleurs été interrogé sur un éventuel boycott des Jeux ou de la cérémonie d'ouverture. Il affirme que "toutes les options sont ouvertes".
Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a lui estimé que la répression n'était "pas supportable".
Matteu Maestracci
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.