Turquie : les Français seront-ils consultés ?
On croyait l'affaire de l’entrée de la Turquie dans l'Europe réglée depuis que Jacques Chirac avait fait changer la constitution. L'ancien Président de la République avait obtenu, en mars 2005, l'obligation de passer par la voie référendaire pour accepter toute nouvelle adhésion à l'UE. Et voilà que le sujet revient à la une de l'actualité à cause d'une petite phrase lancée par le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes devant la commission Balladur sur la réforme des institutions. Certes, il ne s'agit que d’une suggestion de Jean-Pierre Jouyet, mais elle pourrait faire couler beaucoup d’encre. Il propose en effet de revenir sur cette obligation. Conséquence : si l'idée allait à son terme, les Français n'auraient plus leur mot à dire quant à l'entrée de la Turquie dans l'Union.
Vu sous cet angle, cette petite phrase prend une autre importance. C'est ainsi que le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers a aussitôt demandé à Nicolas Sarkozy de « désavouer clairement » Jean-Pierre Jouyet. Autre camp, autre avis : le député européen socialiste Bernard Poignant trouve au contraire que l'idée est à reprendre, arguant que l’article voté sous Chirac l'avait été par pure convenance. A l'époque, selon lui, l'ancien Président souhaitait rassurer les Français, qui s'apprêtaient à voter pour ou contre le Traité constitutionnel.
Enfin, preuve que le sujet n'est pas anodin, Nicolas Sarkozy, en déplacement en Hongrie, s'est permis d'évoquer le dossier. Le Président a en effet déclaré qu'il aurait « l’occasion de prendre position » sur le sujet après la remise du rapport de la commission Balladur. Une façon de gagner un peu de temps et de voir d'ici là dans quels sens iront les commentaires...
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