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UMP : la démission de Jean-François Copé en trois actes

Le sort de Jean-François Copé à la tête de l'UMP s'est joué en l'espace de trois heures ce mardi matin lors d'un bureau politique à l'Assemblée nationale. Alors qu'il espérait sauver son poste, il a dû faire face à la pression de la plupart des ténors du parti. Le député-maire de Meaux a multiplié les gestes pour rester en place.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Jean-François Copé pendant la campagne des européennes le 21 mars 2014 © Maxppp)

Jean-François Copé espérait encore sauver son siège ce mardi matin en arrivant dans la salle du sous-sol de l'Assemblée nationale où se tenait une réunion du bureau politique du parti. Dès la veille, quelques heures après l'annonce fracassante de l'avocat de la société Bygmalion, son bras droit Jérôme Lavrilleux s'est rendu sur le plateau de BFM pour reconnaître des "dérapages " et tenter d'éviter une crise de gouvernance. Mais la pression était trop grande.

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Acte 1 : accepter un audit des finances du parti

Jean-François Copé a été le premier à prendre la parole ce mardi matin. D'après plusieurs médias, son premier acte de défense a été d'accepter un audit des finances du parti par l'ancien commissaire aux comptes, René Ricol. Chose qu'il refusait de faire jusqu'à présent. "Le temps n'est hélas plus à commanditer nous-mêmes un audit pour faire la transparence sur les comptes ", lui a séchement rétorqué son rival François Fillon.

 

 

 

Acte 2 : proposer un congrès extraordinaire

C'est le deuxième tir de barrage de Jean-François Copé : proposer un congrès extraordinaire du parti à l'automne prochain, soit un an plus tôt que ce qui était prévu. Le député-maire de Meaux assure qu'il ne se représentera pas à la présidence du parti. En clair : Jean-François Copé veut se maintenir jusqu'au mois d'octobre à la tête de l'UMP.

François Fillon décoche alors une deuxième flèche : "ta responsabilité est de te mettre en réserve et de laisser une véritable direction collégiale conduire l'UMP jusqu'à un congrès extraordinaire refondateur. " D'autres ténors du parti, dont François Baroin et Xavier Bertrand, font alors pression sur Jean-François Copé et réclament son "retrait immédiat ".

 

 

 

 

Acte 3 : Jean-François Copé se résigne à démissionner

L'alerte de l'AFP tombe à 10h57, deux heures et demi après le début du bureau politique : "Copé démissionne à partir du 15 juin de la présidence de l'UMP". Dans la foulée, ses proches annoncent que le président démissionnaire s'exprimera dans le JT de 20h sur TF1.

Mais Jean-François Copé n'est pas le seul à démissionner. C'est l'ensemble de la direction du parti qui annonce son départ, et notamment ses plus proches.

 

 

 

 

 

 

 

En attendant le congrès d'octobre prochain, la proposition de François Fillon est retenue : une direction collégiale sera mise en place d'ici une quinzaine de jours. Elle sera menée par trois anciens Premier ministres du parti : Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et … François Fillon.

 

 

 

L'entourage de Jean-François Copé assure qu'il "n'a pas pris la décision" de se présenter ou non en octobre prochain.

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