Sarkozy défend la réunion des Républicains sur l'islam : "Nous ne devons pas fuir les débats"
La première réunion de travail du nouveau parti se tiendra à huis clos, jeudi. Le thème : "Journée de travail sur la question 'islam en France ou islam de France'"
La réunion soulève des critiques, y compris à droite. Nicolas Sarkozy la défend. Le président des Républicains a soutenu, mercredi 3 juin, qu'il ne fallait "pas fuir les débats", lors d'un meeting à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Une allusion à la "journée de travail" organisée sur l'islam par son parti, jeudi. Selon lui, "ce n'est jamais un problème" de "parler (...) C'est un problème de dire qu'il n'y a pas de difficultés".
"Formuler des mots sur des réalités, cela apaise parce que vous formulez une peur, une douleur. Il en est d'un pays comme d'une famille. Il faut parler, il faut travailler, il faut approfondir". "Quand on s'exprime, on peut apporter des réponses", a-t-il insisté, alors qu'au sein du parti, tous ne soutiennent pas la tenue de cette réunion. La numéro 2, Nathalie Kosciusko-Morizet, s'est ainsi étonnée que la nouvelle formation consacre sa première journée de travail à l'islam, qui "n'est pas le seul sujet". "Mauvaise idée", juge-t-elle.
Le CFCM et l'UOIF absents
L'organisation de cette "journée de travail sur la question 'islam en France ou islam de France'" avait été annoncée le 7 février par Nicolas Sarkozy. Deux députés ont été chargés de la préparer, Gérald Darmanin et Henri Guaino. "Cette journée ne fera l'objet d'aucune communication sur le contenu des échanges", ont-ils prévenu.
Concrètement, le parti réunit à son siège, de 9h30 à 17 heures, les membres de son bureau politique (dont NKM et, en début d'après-midi, Nicolas Sarkozy) et de sa commission exécutive, des maires de villes sensibilisés à ces questions (Mantes, Roubaix, Saint-Etienne...), des représentants de "tous les cultes" et des universitaires. La matinée sera consacrée à "la place des religions dans la République", l'après-midi "à l'islam de France".
Mais les principaux représentants de la religion musulmane en France ont fait savoir qu'ils n'assisteraient pas à cette réunion. Le Conseil français du culte musulman (CFCM), instance créée en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, a décliné l'invitation. L'Union des organisations islamiques de France (UOIF) ne sera pas davantage représentée. Elle affirme ne pas avoir reçu d'invitation et assure, par la voix de son président Amar Lasfar, qu'elle n'irait de toute façon "pas à ce genre de débats".
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