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Valls veut pousser plus loin les réformes

Le gouvernement français va poursuivre sur la voie des réformes afin de "débloquer" une croissance encore "trop faible", déclare Manuel Valls dans une tribune dans Les Echos ce mardi.
Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Manuel Valls à Avignon en août © Maxppp)

Dans cette tribune publiée mardi dans Les Echos, le Premier ministre Manuel Valls adresse plusieurs messages. D’abord aux marchés, les bourses sont en train de dévisser. Manuel Valls essaye donc de rassurer les marchés en promettant que les réformes en France vont continuer. "Persévérer , dit-il, c’est l’assurance de réussir. Changer de ligne de conduite, c’est la certitude de tout perdre ".

Ensuite, le Premier ministre s’adresse aux socialistes qui ont voté fin juillet une réorientation du pacte de responsabilité en faveur des ménages et des collectivités locales,. "Il n'en est pas question ", leur répond Manuel Valls, "l’ampleur du soutien aux entreprises ne sera pas remise en cause ".

Il presse le patronat de "tenir ses engagements"

Les patrons justement, c’est la troisième cible de sa tribune : mercredi, le Medef tient ses universités d’été, le Premier ministre les rassure donc, on ne touche pas aux aides, il annonce aussi qu’il veut poursuivre la réforme du marché du travail.

Mais il leur rappelle aussi assez sèchement qu’il y a des contreparties : "chacun doit tenir ses engagements ", dit-il, "nous tenons les nôtres. Aux entreprises de tenir les leurs ".

Des frondeurs du PS peu convaincus

Du côté des frondeurs du Parti Socialiste, la tribune du Premier Ministre passe mal. Christian Paul, député PS de la Nièvre, affirme avoir “reçu cette tribune comme une lettre au Medef, qui fait sa rentrée cette semaine, plutôt qu’aux Français et encore moins aux socialistes.”

“La persistance peut être une qualité quand il y a une politique réussie. Aujourd’hui, la croissance n’est pas là" , assène l’élu. “Se contenter de dilapider des dizaines de milliards d’euros d’argent public sans contrepartie, c’est extrêmement dangereux. La persistance me paraît être de l’inconscience” , conclut-il.

"C’est un texte où je ne vois aucune ouverture" - Christian Paul, député frondeur de la Nièvre, au micro de France Info
Interrogé sur France Info, Gérard Filoche, membre du bureau politique du PS n’est pas convaincu que le discours du Premier ministre impressionne les patrons : "Pour s’adresser aux donneurs d’ordres, il faut avoir la force de l’Etat et pas nous contenter de cirer leurs chaussures et de dire messieurs s’il vous plaît veuillez faites de l’emploi" . Lui estime que les socialistes demandent majoritairement à corriger la trajectoire alors que Manuel Valls est minoritaire : “ Manuel Valls est minoritaire à gauche. Il est minoritaire au Parlement et minoritaire dans la direction du Parti socialiste. Il serait temps que l’on écoute la gauche, le Parti socialiste et nos électeurs“.

Gérard Filoche membre du bureau politique du PS estime que le gouvernement doit modifier la trajectoire
 

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