"Front populaire" pour les législatives : "Je surmonte les différences car nous sommes face à l'histoire", se défend Yannick Jadot
"On ne peut pas dire que je sois mélenchoniste", reconnaît le sénateur Écologiste-EELV de Paris, ancien député européen Yannick Jadot mardi 11 juin sur France Inter mais "je surmonte les différences" car nous "sommes face à l'histoire". Plusieurs partis et mouvements de gauche appellent "à la constitution d'un nouveau front populaire" avec le souhait "de soutenir des candidatures uniques dès le premier tour" des élections législatives, le 30 juin. Les Écologistes, le Parti communiste français, le Parti socialiste, Place publique ou encore La France insoumise ont signé cet appel.
Mais cet appel à l'union est déjà vivement critiqué en raison de la présence de LFI. "L'antisémitisme attisé matin, midi et soir. Ce n'est pas une ligne rouge. Vous vous vendez à pas cher", commente, par exemple, sur X, Aurore Bergé, ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations. "Le Parti socialiste, le PCF et les Verts portent une lourde responsabilité en s’associant avec les Insoumis. On ne transige pas avec l'antisémitisme et l’antirépublicanisme ! Cette coalition d’extrême gauche est un véritable danger pour la France !", s'insurge, de son côté, le président des Républicains, Éric Ciotti.
"Il faut que le peuple de gauche se réveille"
Yannick Jadot pense au contraire que "ça peut être le salut de la France" alors que le Rassemblement national a fait un score historique aux élections européennes. "Il y a des rendez-vous dans l'histoire qu'il ne faut pas rater. Quand effectivement l'extrême droite est à portée de canon de l'Assemblée nationale, il faut un sursaut", ajoute-t-il. L'élu écologiste souligne que "cet accord n'est pas finalisé". Mais il est persuadé que cette coalition "qui n'est pas la Nupes" est nécessaire. "Pour que l'extrême-droite, avec des alliés à droite, ne prenne pas l'Assemblée nationale, il faut que le peuple de gauche se réveille". Yannick Jadot appelle les syndicats, la société civile organisée, les partis politique a relever ce "défi" en "peu de temps" puisque les élections ont lieu dans moins de trois semaines. "On a des divergences et elles peuvent être lourdes mais ce qui construit une coalition, c'est ce qu'on a en commun", argumente-t-il. Or, "si dans les dix jours, quinze jours qui viennent, on regarde ce qui nous sépare, on n’y arrivera pas", affirme-t-il.
Ainsi, il estime que chacun doit "abandonner une partie de ses convictions, combats, mesures, de son idéal politique : le logiciel écolo, le logiciel insoumis, le logiciel socialiste, le logiciel communiste ...". Sans cela, "évidemment, il n'y a pas de perspective commune" et "l'extrême droite gagnera". Le sénateur écologiste espère que la gauche aura cette "intelligence" car là, "nous sommes face à l'histoire, pas la petite histoire d'Emmanuel Macron, face à la grande histoire de notre pays".
La décision du chef de l'État de dissoudre l'Assemblée nationale est "immature et funeste", fustige Yannick Jadot.
"Le président de la République passe son temps à commémorer, passe son temps à manipuler les symboles du débarquement d'Oradour-sur-Glane, mais au fond, il n'a tiré aucune leçon de l'histoire."
Yannick Jadotsur France Inter
Yannick Jadot admet aussi "l'échec" des écologistes aux élections européennes. La liste "Europe Écologie" de Marie Toussaint a recueilli 5,5% des suffrages, un score très en deçà des 13,4% qu'il avait obtenu en 2019. "Il va falloir retrouver le chemin de nos électrices et de nos électeurs. C'est un échec pour l'écologie. C'est aussi un échec vis-à-vis de l'extrême droite et on doit tous en prendre notre part", conclut-il.
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