Ce que prévoit Arnaud Montebourg pour la compétitivité
"Les Echos" se sont procuré un document dans lequel le ministère du Redressement productif avance ses propositions.
COMPETITIVITE - Arnaud Montebourg prend les devants, à trois jours de la remise du rapport Gallois sur la compétitivité des entreprises françaises. Le ministre du Redressement productif a rassemblé ses recommandations sur le sujet dans un "mémorandum en faveur d'un dispositif de relance productive", dont le contenu a été dévoilé vendredi 2 novembre par Les Echos.
Un allègement des cotisations patronales
Selon ce texte, Arnaud Montebourg préconise de réduire les cotisations patronales de 20 milliards d'euros pour les salaires compris entre 1,6 et 2,5 fois le smic. Cette baisse d'environ 8% du coût du travail serait réservée aux entreprises qui investissent dans la création de nouveaux produits ou processus, selon un dispositif "donnant-donnant", écrit le ministre. La réduction de cotisations s'élèverait alors à la moitié de l'investissement.
Une telle mesure concernerait environ 3,1 millions de personnes, dont un million dans l'industrie. Selon la note du ministre, qui évoque une "évolution de compétitivité du même ordre de grandeur que celui réalisé par l'Allemagne dans les années 2000", cela permettrait de créer plusieurs centaines de milliers d'emplois.
Des secteurs mis à contribution
Pour financer cette mesure, Arnaud Montebourg propose de mettre à contribution, entre autres, "la restauration, le secteur bancaire et l'immobilier", qualifiés de "secteurs protégés de l'économie".
Rejetant le "choc" de compétitivité réclamé par les entreprises, le gouvernement envisage un transfert progressif de cotisations sociales, réparti sur le quinquennat et financé par un cocktail de prélèvements qui pourrait éventuellement inclure une hausse de la TVA réduite dans la restauration.
Une mise en place progressive de nouveaux prélèvements
Arnaud Montebourg suggère également une baisse des dotations de l'Etat aux collectivités locales, des prélèvements accrus sur "les retraités les plus fortunés", une "plus grande progressivité" des allocations familiales ou encore la création d'une taxe carbone aux frontières. Des prélèvements qui rapporteraient "19 milliards d'euros", estime-t-il, et seraient mis en place "graduellement sur deux ou trois ans afin de ne pas augmenter brutalement la fiscalité sur les entreprises et les ménages concernés", rapporte le quotidien économique.
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