Feuilleton : avoir 20 ans en Mai-68 (2/5)
Le feuilleton de cette semaine est consacré à Mai-68. Ce mouvement avait démarré dès le mois de mars à Nanterre. À l'époque, les protagonistes avaient une vingtaine d'années. Aujourd'hui, ils reviennent sur cette période qui a marqué leur vie.
L'amphithéâtre de la fac, le centre de la contestation, où les étudiants se retrouvaient, écoutaient leurs leaders, votaient, décidaient de leurs actions. Fin de l'année 1967, tout commence par une affaire de dortoirs. Les garçons, séparés des filles, exigeaient le droit de visite après minuit. Manifestations et grèves avaient duré tout l'hiver. En mai 1968, filles et garçons manifestent, mais ceux qui dirigent, ce sont les garçons. Les filles sont en retrait. "Sur le moment, on ne se rendait pas tellement compte, parce qu'on est encore dans une société extrêmement patriarcale, donc on était très actives, on était nombreuses, militantes, mais c'étaient les garçons qui étaient les leaders. Mais ça, ça a été la dernière fois", témoigne Sophie Bouchet-Petersen, ancienne étudiante de Nanterre.
"La vraie découverte de la classe ouvrière, c'est 68"
Très vite, les étudiants sont rejoints par de jeunes ouvriers. Deux mondes se rencontrent, se parlent, comme aux usines Renault. "La vraie découverte de la classe ouvrière, c'est 68, et c'est les nuits passées à discuter devant l'usine, et en particulier place nationale devant Renault-Billancourt. Alors même qu'à l'époque, les dirigeants de la CGT et le Parti communiste n'avaient de cesse de faire que les ouvriers restent dans les usines et que les étudiants ne s'approchent pas trop", rappelle Sophie Bouchet-Peterson. L'union se fera en partie parce qu'ils sont jeunes, quelle que soit leur condition sociale.
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