Argentine : les douloureux souvenirs des “vols de la mort” lors de la dictature militaire
Un petit avion qui rejoint enfin le sol argentin est un témoin glaçant des pires crimes de la dictature militaire. Ce jour-là, sur le tarmac, des familles de victimes se recueillent autour de l’appareil qui a mené leurs proches à la mort, il y a près de 40 ans. "Elle a été kidnappé le 8 décembre 1977 dans une église, elle a pris place dans le vol de la mort. Quelques jours plus tard, le 14 décembre, elle a été jetée dans la mer depuis cet avion", raconte Carlos Oviedo, frère d’une victime des "vols de la mort". Impossible de savoir combien de personnes les généraux argentins ont exécuté de cette façon entre 1976 et 1983.
30 000 victimes sous la dictature
Mais à bord de ce vol de 1977, on sait qu’il y avait des mères de la place de Mai. Leur seul crime était de dénoncer la répression militaire. Deux religieuses françaises furent aussi tuées le même jour. Ces dernières années, les familles se sont battues pour retrouver et rapatrier des États-Unis le seul des cinq avions encore utilisés. Il sera bientôt exposé dans un musée, preuve irréfutable des crimes que l’armée voulait cacher. Une victoire pour Cécilia de Vicenti, dont la mère a été jetée de l’avion. "On se dit qu’on a de la chance d’avoir pu faire tout cela pour mettre un point final à cette histoire", dit-elle. La dictature militaire argentine a fait plus de 30 000 victimes.
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