Vidéo "Le kérosène des terroristes, ce sont nos renoncements" : dix ans après les attentats de "Charlie Hebdo", face au radicalisme, la liberté d'expression est une lutte perpétuelle

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VIDEO. "Le kérosène des terroristes, ce sont nos renoncements" : dix ans après les attentats de "Charlie Hebdo", face au radicalisme, la liberté d'expression est une lutte perpétuelle
VIDEO. "Le kérosène des terroristes, ce sont nos renoncements" : dix ans après les attentats de "Charlie Hebdo", face au radicalisme, la liberté d'expression est une lutte perpétuelle VIDEO. "Le kérosène des terroristes, ce sont nos renoncements" : dix ans après les attentats de "Charlie Hebdo", face au radicalisme, la liberté d'expression est une lutte perpétuelle (13H15 LE DIMANCHE / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Le 7 janvier 2015, la liberté d'expression était attaquée à travers la rédaction de "Charlie Hebdo". Dix ans plus tard, elle toujours au centre des combats du journal satirique. Une liberté fragile qui, pour être préservée, impose une lutte permanente.

Dix ans se sont écoulés depuis l’attentat islamiste du 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo qui a fait 12 morts, dont 8 membres de la rédaction. Le journal satirique avait été attaqué pour avoir caricaturé le prophète Mahomet. Quelques jours après, une grande marche républicaine s’était organisée dans toute la France pour défendre la liberté d’expression.

Depuis, le combat continue. En 2020, à l’ouverture du procès des complices des terroristes, les caricatures qui avaient fait de Charlie Hebdo une cible ont été republiées. Une façon, pour le journal, de montrer qu'il ne renonce pas à sa liberté d'expression.

Le combat passe aussi par la justice : à l’automne 2024, c’est un des Français les plus proches d’Al-Qaïda qui a été présenté au juge. Considéré comme le cerveau des attentats de Charlie, il a été condamné à perpétuité. Il était l'ami d’enfance de l’un des deux terroristes, et était avec lui au Yémen, quelques mois avant janvier 2015.

"On peut lutter contre la radicalité par la noblesse de nos institutions"

Natacha, la fille du dessinateur Georges Wolinski, assassiné lors de l’attentat, a assisté au procès. Pour elle, il a été mené d’une main de maître : "Je me suis dit que ça, c’est la grandeur de nos valeurs républicaines. Je me suis dit que si on a cette justice-là, on est protégé de tout. Evidemment que l’on est faible par rapport aux intégristes, et on sera toujours faible. La laïcité sera toujours plus faible que la radicalité. La radicalité, il y a quelque chose de la violence et de l’ultra-violence, donc la laïcité ne peut pratiquement pas lutter mais si, on peut lutter par la noblesse de nos institutions. Et là, je l’ai vue en marche, cette noblesse-là."

Au cours du procès, les juges ont rappelé que le blasphème n’existe pas dans la loi française. La presse est libre de se moquer des puissants et des dieux. Pour l’avocat de Charlie Hebdo Richard Malka, c'est un principe sur lequel il ne faut pas reculer d’un millimètre : "C’est notre faiblesse qui donne à nos ennemis leur marche d’action. C’est un rapport de force avec le fait religieux, ça sera toujours un rapport de force. C’est comme ça... Le meilleur moyen de ne pas avoir d’attentat, c’est de montrer qu’ils n’obtiendront rien, jamais ! Pas un seul recul, pas un seul renoncement. C’est ça leur kérosène, en fait, ce sont nos renoncements, c’est ça l’huile de leur moteur. "

"Continuer le journal, c'était un acte de lutte"

Au sein de la rédaction de Charlie Hebdo, le combat a repris avec les crayons au lendemain de l'attentat. Coco s'est plongée dans le travail pour ne pas sombrer : "Le réflexe de survie premier, ça a été de faire le journal, de faire en sorte que le journal vive pour que ces terroristes islamistes n’aient pas gagné ça aussi."

Et Riss a repris les commandes de l'hebdo satirique : "Pour moi, ce n’était pas tolérable que notre journal disparaisse par la volonté de terroristes. Malgré les circonstances tragiques, il fallait continuer. C’était un acte de lutte. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est une guerre, mais c’est un vrai combat d’idées et si on cède, on a perdu."

Extrait de "Charlie, vivre encore", diffusé dans "13h15 le dimanche(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)" le 5 janvier 2025.

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