: Vidéo "Affaires sensibles". Deux cents ans après le naufrage du "Prince de Conty", la découverte d'un "trésor absolument merveilleux"
Tout débute au milieu du XVIIIe siècle, par un fabuleux voyage à travers les océans. A l'hiver 1746, une frégate commerciale de la prestigieuse Compagnie française des Indes orientales rentre de Chine, chargée d'or et de marchandises précieuses : thé, soieries, porcelaines, objets en laque... Dans la nuit du 3 décembre, alors qu'elle n'est plus qu'à une journée de navigation du port de Lorient, une tempête se lève au large de la Bretagne. Le Prince de Conty est pris dans la tourmente.
L'or disparaît sous les flots et les galets
Les lieux du naufrage ont pu être identifiés grâce à une carte d'époque : une anse rocheuse et battue par les vents, à la pointe sud de Belle-Ile-en-Mer. Un archéologue qui a mené des recherches pour le ministère de la Culture y a conduit les journalistes d'"Affaires sensibles". Aucune tempête ce jour-là, pourtant "c'est déjà une machine à laver, remarque Michel L'Hour, donc à l'époque ça devait être fou !" D'après lui, le navire venant du large a cherché refuge dans cette anse où il s'est trouvé pris, sans possibilité de virer de bord, et s'est fracassé contre les roches. Après deux ans de voyage, et si près de l'arrivée, une centaine de marins ainsi que le capitaine du Conty périssent noyés... L'or disparaît sous les flots et les galets.
Deux siècles plus tard, dans les années 70...
En août 1974, deux passionnés de plongée et d'aventure passent leurs vacances en famille à Belle-Ile. Jean-Claude Lescure, architecte, et Patrick Lizé, instituteur, se lancent à la recherche de l'épave du Prince de Conty. Ils reviendront à l'automne, avec cette fois des indications précises sur le lieu du naufrage.
C'est François Lescure, le fils de l'architecte, qui nous raconte cette première plongée. A l'époque, il avait 15 ans. "Je plonge avec eux, et c'est assez décevant quand on explore le fond, parce qu'on ne voit rien. (...) Au fond, il y a du sable et des algues, c'est tout. Rien, aucun élément qui permet de dire 'Il y a un bateau qui a coulé ici'." En effet, explique le journaliste Nicolas Jacquard, qui a lui aussi plongé sur le site, "du fait des vents, du ressac, du temps, tout s'est amalgamé au fond." Il faut donc tout déblayer, le sable et les algues. Un travail payant : les plongeurs amateurs tombent sur des pentures de porte, des compas...
"Ça y est, on a découvert le bateau"
Les restes de la frégate gisent sous les galets, à seulement 8 mètres de profondeur. "Et là, poursuit François Lescure, je me rappelle qu'on sort une énorme pièce, noire et concrétionnée." Une pièce de bateau qui se serait agglomérée sous l'eau avec la matière environnante ?
C'est alors que l'un des plongeurs amateurs remarque "un tout petit bout, de 1 millimètre carré, qui ressort, qui est doré. Et en tapant délicatement dessus... apparaît un lingot d'or. On est vraiment tout fous, tout excités, parce que ça y est, on a découvert un trésor absolument merveilleux..."
Mais l'euphorie sera de courte durée, car la fabuleuse découverte va rapidement semer la discorde entre les amis... Le 14 janvier, le magazine "Affaires sensibles" raconte l'invraisemblable aventure de ce trésor enfoui au fond des eaux pendant deux cent vingt-huit ans. Une histoire de chasse au trésor où se mêlent rivalités, jalousie et trahisons, et qui intéresse aujourd'hui la justice française...
Extrait de "Prince de Conty : où sont passés les lingots de l'épave ?", un documentaire à voir le 14 janvier 2024 dans "Affaires sensibles", une coproduction France Télévisions, France Inter et l’INA, adaptée d’une émission de France Inter.
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