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Vidéo Crimes de guerre en Ukraine : la maternité de Marioupol a-t-elle vraiment été victime d'un bombardement aérien ?

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Crimes de guerre en Ukraine : la maternité de Marioupol a-t-elle vraiment été victime d'un bombardement aérien ? (Complément d'enquête / France 2)
Article rédigé par France 2
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Que s'est-il passé exactement le 9 mars 2022 à la maternité de Marioupol, en Ukraine, où trois personnes ont été tuées ? L’Ukraine a dénoncé un "crime de guerre" mais la Russie – et certains témoins présents sur place – réfutent l’hypothèse d’un bombardement aérien. "Complément d'enquête" a demandé à un spécialiste de l'aviation russe d'analyser les images de la maternité.

Le 9 mars 2022, trois personnes dont un enfant sont tuées lors de l'attaque d’une maternité à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine. Ce drame et la polémique qui l'entoure sont un exemple de l'autre guerre – de communication – que se livrent la Russie et l'Ukraine, chacune accusant l'autre de propagande, fake news et manipulations. La Russie a multiplié les versions des faits et dénoncé une mise en scène, pointant notamment la présence sur place de Marianna, une influenceuse beauté qui aurait joué le rôle de deux victimes. De leur côté, les Ukrainiens et leurs soutiens occidentaux ont aussitôt dénoncé un crime de guerre commis par l’armée de Vladimir Poutine.

Quelques jours après le bombardement, Marianna est sortie du silence en accordant une interview à un autre blogueur, qui soutient les séparatistes pro-russes du Donbass. Si elle réfute toute mise en scène, Marianna affirme ne pas avoir entendu d'avion. Selon elle, il s'agirait d'un obus, et non d'une frappe aérienne. "Complément d'enquête" a tenté de la contacter ainsi que le blogueur qui l'a interviewée, mais sans succès.

Des images "assez caractéristiques de l'explosion d'une bombe aérienne de 500 kilos"

En revanche, les journalistes ont retrouvé à Rotterdam une famille rescapée de l'attaque sur la maternité. Olga, la mère, a été blessée au visage, et elle est catégorique : "C'était une frappe aérienne, affirme-t-elle, car nous avons entendu le bruit d'un avion. Tout de suite après ce bruit, il y a eu une énorme explosion, qui a créé un énorme cratère. Les Russes cachent leurs crimes : ils ne peuvent même pas l'avouer. Même avouer qu'ils attaquent l'Ukraine, ils veulent pas le faire ! Ils disent qu'ils viennent nous libérer. Eh bien c'est la même chose : ils disent que ce n'était pas une frappe aérienne, alors que c'en était bien une !"

Qu'en pense un spécialiste de l'aviation russe ? "Complément d'enquête" a demandé à Antoine Boissy d'analyser les images. La profondeur du cratère, son diamètre, les fenêtres de la maternité soufflées par le blast de l'explosion, les arbres calcinés, les véhicules détruits... Pour lui, tout semble indiquer qu’il s’agit bien de signes caractéristiques de "l'explosion d'une bombe aérienne de 500 kilos, une arme assez standard en dotation, notamment dans les forces aériennes russes". Sur le fait qu'il s'agit d'une frappe aérienne russe, le consensus parmi les experts est total, assure-t-il. 

Extrait de "Crimes de guerre : le visage des bourreaux", un document à revoir dans "Complément d'enquête" le 16 février 2023.

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