Vidéo Un responsable d’internat de Stanislas consultait des sites pornographiques à caractère juvénile pendant ses heures de travail

Publié
Temps de lecture : 3min - vidéo : 3min
Un responsable d’internat de Stanislas consultait des sites pornographiques à caractère juvénile pendant ses heures de travail
Un responsable d’internat de Stanislas consultait des sites pornographiques à caractère juvénile pendant ses heures de travail Un responsable d’internat de Stanislas consultait des sites pornographiques à caractère juvénile pendant ses heures de travail (COMPLEMENT D'ENQUETE / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Ce cadre éducatif consultait des sites pornographiques durant les heures où il avait la charge des internes en classe préparatoire. C'est grâce à la détermination de deux élèves de ce prestigieux établissement privé que l'affaire a éclaté au grand jour. Les lanceurs d'alerte témoignent dans cet extrait de "Complément d'enquête".

Préfet des études au collège Stanislas, il était chargé de la surveillance et de l'accompagnement de 400 élèves. Début novembre 2018, Olivier Parent a été licencié pour faute grave, après que l'établissement a découvert qu'il consultait des sites pornographiques à caractère juvénile pendant ses heures de travail. Des "images de jeunes adolescents du même âge que les élèves de l'internat", notera un jugement des Prud'hommes en 2020. 

Le motif de son renvoi passé sous silence

Deux ans plus tôt, ni les familles, ni les élèves, ni les enseignants n'avaient été informés du motif de son renvoi. Quand Benoît et Léon (son prénom a été changé), deux anciens internes à Stanislas, découvrent le jugement des Prud'hommes, ils sont "très choqués de se dire que ça a pu se passer sans [qu'ils aient] été mis au courant, et [qu'ils avaient] vécu un an sous la coupe de ce préfet, qui avait la clé de [leurs] chambres…"

"Le sentiment que j'ai eu tout de suite, c'est : on a été mis en danger", accuse Benoît. Léon, lui, s'inquiète de photos d'élèves que le surveillant aurait pu garder et faire circuler, car "c'est quelqu'un qui prenait énormément de photos, et des photos de tout le monde".

Une cellule d'écoute pour d'éventuelles victimes...

Une question les taraude : l'ancien préfet aurait-il commis des agressions sexuelles quand il était à Stanislas ? Ils demandent alors à l'établissement de révéler la raison du licenciement d'Olivier Parent, et de mettre en place une cellule d'écoute pour les éventuelles victimes. A trois reprises, ils rencontrent dans son bureau l'ancien directeur Frédéric Gautier, et se heurtent à une fin de non-recevoir.

Les deux élèves menacent alors d'alerter la presse. Dans un enregistrement que s'est procuré "Complément d'enquête", le directeur les met en garde sur le "risque, pour Stan, d'atteinte à sa réputation, à son image". 

... mise en place deux ans plus tard

Face à l'attitude du directeur, Benoît et Léon contactent le quotidien Le Monde, qui révèle toute l'histoire. Stanislas finit par ouvrir une cellule d'écoute en janvier 2021... plus de deux ans après le licenciement du surveillant.

Quant à Olivier Parent, il a depuis été mis en examen pour le viol d'un élève – qu'il nie avoir commis – dans un autre établissement, avant son passage à Stanislas. Par ailleurs, le 9 septembre 2024, il a été condamné à un an de prison avec sursis pour des faits de "violences" contre plusieurs élèves de Stanislas. Il a fait appel de la décision.

Extrait de "Stanislas : les dérives d'une école d'excellence", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 10 octobre 2024.

> Les replays des magazines d'info de France Télévisions sont disponibles sur le site de Franceinfo et son application mobile (iOS) & Android), rubrique "Magazines".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.