: Vidéo Grèce : quand la santé fait faillite
Officiellement, la Grèce se porte mieux. Le gouvernement grec a même annoncé avoir renoué avec la croissance, grâce notamment à un “assainissement” de ses finances publiques. L’envers du décor, ce sont les coupes drastiques dans le domaine de la santé. Enquête d'envoyé spécial.
Une nouvelle ère politique s’ouvre en Grèce. La gauche radicale Syriza accède au pouvoir avec un programme qui s’oppose aux politiques d’austérité menées par Bruxelles. Mais en attendant les premiers actes concrets du nouveau Premier ministre Alexis Tsipras, le pays, lui, continue de payer la dette au prix fort.
Qui croire ? La population ou l’ancien gouvernement ? La ligne officielle avant la victoire de Syriza était simple : la Grèce se porte mieux. Le pays renouait même avec la croissance, grâce notamment à un "assainissement" de ses finances publiques. Des conclusions réfutées par certains économistes grecs, qui parlent de manipulation des chiffres.
Envers du décor, les coupes drastiques dans le domaine de la santé. Son budget a diminué de 40 % depuis 2007. Les Grecs vivent aujourd'hui avec une angoisse : tomber malade. Pour les chômeurs, la couverture sociale est automatiquement supprimée après un an d’inactivité. Les artisans et les petits commerçants n’ont plus les moyens de payer leurs cotisations. Le constat est frappant, un Grec sur quatre n’a plus de sécurité sociale. Une aubaine pour certains praticiens qui n’hésitent pas à faire payer le prix fort à ceux qui n’ont plus les moyens. L’OMS, Organisation mondiale pour la santé, parle d’une "menace de réintroduction" de certaines maladies telles que la malaria et le paludisme.
Face à l'effondrement du système de santé, une solidarité parallèle s'est mise en place. Des Cyclades au Péloponnèse, Envoyé spécial est allé à la rencontre des exclus de ce système et a sillonné un pays où la crise financière a balayé les certitudes et semé les germes d'une crise sanitaire.
Un reportage d’Elise Le Guével et Mathieu Dreujou.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.