: Vidéo Envoyé spécial. Intérim, des faux contrats à la pelle
Entreprises et agences d'intérim peu regardantes ont trouvé la combine pour multiplier les missions courtes sur un même poste, à la place d'un CDI : chaque semaine, l'employé signe un nouveau contrat avec un intitulé de poste différent. En toute illégalité. Extrait d’"Envoyé spécial".
Paul Sanfourche s'est fait embaucher en intérim dans une entreprise de réparation de boxs internet, Cordon Electronics, à Dinan, en Bretagne. Mais sur le contrat hebdomadaire qu'il a signé à l'agence d'intérim, il découvre que l'intitulé de son poste ne correspond pas à celui qu'il occupe dans l'usine. Il travaille au "prétest" mais le document indique qu'il est au "refurbishing", un autre secteur de l'entreprise. L'employé de l'agence lui explique qu'il "ne faut pas regarder", ils sont "obligés de mettre des caractéristiques de poste différentes toutes les semaines" car sinon, "ce n'est pas légal". Cela permet de faire occuper le poste en permanence par des intérimaires, sans être contraint d'embaucher un CDI.
Des sanctions très peu dissuasives
Gérald Le Corre, inspecteur du travail, n'est pas étonné : "Cela fait partie des stratégies des entreprises pour rendre le contrôle plus difficile." Et si elles peuvent prendre le risque de l'illégalité, c'est que les sanctions ne sont pas très dissuasives : "L'amende maximale est de 3 750 euros quel que soit le nombre d'intérimaires qui ont été utilisés sans respecter les dispositions du Code du travail."
Extrait de "Intérim, au profit de qui ?", un reportage de Paul Sanfourche, Alice Gauvin et Julien Ababsa, diffusé dans "Envoyé spécial" le jeudi 12 mai.
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