: Vidéo Quand "20 000 habitants se mettent tous ensemble, les dealers, ils ne restent pas longtemps" : à Villeurbanne, un quartier en résistance contre le trafic de drogue
"On ne veut pas de vous, dégagez, dégagez, dégagez", scande une chorale un peu particulière au pied des immeubles du Tonkin, à Villeurbanne. Ce soir-là, une vingtaine de voisins entonnent un chant de résistance contre les dealers de leur quartier, devenu l'un des plus gros "supermarchés de la drogue" de la région lyonnaise. Les habitants ont fabriqué une banderole aux couleurs de leur collectif "Tonkin PAIX-sible". Excédés après une énième fusillade dans le secteur, ils vont s'en servir pour déloger un guetteur installé sur une barrière. Encerclé, celui-ci tente d'arracher la banderole, mais il finira par partir.
Une vidéo très relayée sur les réseaux sociaux
La scène se passait en novembre 2023. Filmée par les habitants eux-mêmes, l'opération est devenue virale sur les réseaux sociaux. Dans la vidéo, on entend Sylvie, une prof de français, mettre en garde Gérald Darmanin : "Monsieur le ministre, depuis le temps qu'on vous demande tout ça… et c'est nous qui sommes obligés de descendre pour virer les dealers de crack, alors évidemment, ils nous insultent, ils nous repèrent… Peut-être, demain, on va se prendre des balles… Si on prend des balles, si on se fait blesser, si on se fait agresser, vous serez absolument responsable."
Cela fait trois ans qu'avec leur collectif, Sylvie l'enseignante et Tristan le charpentier se battent pour arracher leur quartier à la mainmise des trafiquants. "Envoyé spécial" est allé à leur rencontre. Qu'attendaient-ils de cette vidéo ?
"On a voulu provoquer une réaction des pouvoirs publics. On a laissé faire – les pouvoirs publics, mais aussi les gens, parce qu'ils ont peur. Donc là, on a dit 'On n'a pas peur. Regardez, on y va, et on n'est pas morts !'"
Sylvie, du collectif Tonkin PAIX-sibledans "Envoyé spécial"
"On est descendus, ils sont arrivés, dix, là, encapuchonnés, avec un chien, et alors ? Avec un pauvre chien ! On était 25", raconte l'enseignante. "Dans plusieurs copropriétés, on a noué des liens les uns avec les autres, abonde Tristan, et c'est très différent quand on n'est pas tout seul. Il y a 20 000 habitants dans ce quartier, il y a quelques dizaines de dealers… Et 20 000 habitants qui se mettent tous ensemble… Je peux vous dire que les dealers, ils ne restent pas longtemps."
Extrait de "Pas de dealers en bas de chez moi !", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 15 février 2024.
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