: Vidéo "Sensation de piège", "brouillard dans la tête", "corps figé"... La pratique de l’hypnose souvent évoquée par les victimes présumées de Gérard Miller
Depuis fin janvier, plusieurs femmes accusent le psychanalyste Gérard Miller de viols ou d’agressions sexuelles. Romane était étudiante et aurait été agressée après avoir obtenu un entretien avec le célèbre chroniqueur. Comme elle, Mathilde avait 19 ans à l'époque de sa rencontre avec un Gérard Miller quinquagénaire. Elles témoignent dans cet extrait d'une enquête à voir dans "Envoyé spécial" le 29 février 2024. Leurs récits montrent de nombreux points communs.
Pour ces deux jeunes femmes comme pour d'autres accusatrices de Gérard Miller, c'est lors d'une séance d'hypnose que la situation aurait basculé. Les faits se seraient déroulés dans une chambre de l'hôtel particulier du psychanalyste qui semblait, selon elles, "dédiée à la relaxation".
"Il nous disait d'imaginer qu'il y avait un cheval qui représentait notre amant"
Mathilde était avec une amie qui aurait réussi à partir pendant la séance. "Il nous disait d'imaginer qu'on était dans un désert, qu'il y avait un cheval, que ce cheval représentait notre amant", raconte-t-elle. Elle se rappelle avoir trouvé "étrange" ce terme d'"amant" et décrit des caresses qui se précisent "progressivement" pendant ce "jeu", jusqu'à se retrouver "avec sa langue dans la bouche, de manière extrêmement soudaine".
"Et il vient sur moi, et c'est en voyant son visage que je comprends son intention. (...) Et là, c'est vraiment la sensation d'un piège qui se referme sur moi qui tombe. Je suis comme un buffet froid, quoi. Donc il se sert, et il prend". Mathilde affirme avoir été violée ensuite, mais son traumatisme l'empêche de raconter cette partie de la scène. Romane, elle, se souvient de sa gêne, d'un "brouillard pas possible dans la tête", et de son corps "figé".
Des questions sur les possibilités offertes par l'hypnose
"Envoyé spécial" a interrogé le professeur Pierre Castelnau. A l'hôpital de Tours, il pratique l'hypnose dans un but thérapeutique. Selon lui, "mettre la personne dans un état de contrôle du corps", soit l'état que décrit Romane (se sentir prisonnière de son corps tout en étant consciente de la situation), ne serait pas impossible "si on met en place des techniques d'approfondissement de la transe". Tout dépendrait de l'intention de l'hypnotiseur...
De son côté, Gérard Miller soutient qu'il s'agissait de "moments ludiques" pouvant être interrompus "à tout instant". Il nie avoir pratiqué l'hypnose, que ce soit dans son bureau de psychanalyste ou à son domicile. Sur le plateau de l'émission "Tout le monde en parle", en 2001, il prétendait pourtant le contraire face à Thierry Ardisson. "En quelques instants, on arrive à provoquer des effets de suggestion absolue", affirmait-il. Il est également l'auteur d'un livre sur ce sujet... qui sera probablement abordé dans l'enquête judiciaire.
Contacté par "Envoyé spécial", le psychanalyste réfute toutes les accusations d'agression sexuelle ou de viol, et se dit "prêt à répondre sur chacun des faits reprochés, mais […] souhaite désormais réserver [sa] parole à l’institution judiciaire".
Extrait de "Gérard Miller : les plaintes s'accumulent", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 29 février 2024.
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