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"Avenue de l'Europe". Travail, l’Europe fait-elle la loi ?

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Article rédigé par franceinfo
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La France est le dernier pays de l’Union européenne à réformer son Code du travail. Alors que le gouvernement d’Edouard Philippe a présenté ses ordonnances sur la question le 31 août, "Avenue de l’Europe" s’interroge sur les résultats des réformes sur l’emploi et la croissance en Espagne, au Portugal et en Grèce.

Au sommaire :
- Espagne, sur la piste allemande. Le marché espagnol du travail a été totalement réformé, avec un maître mot : flexibilité. Mais dans certains secteurs, cela ne suffit pas.
- Portugal, toujours en chantier. Alors que les règles du Code du travail ont été assouplies dix fois au cours des dix dernières années, au Portugal, le nouveau gouvernement socialiste a fait le pari de relancer les salaires.
- La Grèce dépasse les bornes. Malgré sept ans de rigueur et de réformes imposées par l'Europe, la croissance grecque frémit à peine. Et ce sont surtout les jeunes qui en paient le prix...

La France est le dernier pays de l’Union européenne à réformer son Code du travail. Alors que le gouvernement d’Edouard Philippe a présenté ses ordonnances sur la question le 31 août, "Avenue de l’Europe" s’interroge sur les résultats des réformes sur l’emploi et la croissance en Espagne, au Portugal et en Grèce.

Cette émission est diffusée le 13 septembre, au lendemain de la manifestation à l'appel de la CGT contre les ordonnances gouvernementales, et avant la mobilisation organisée par La France insoumise le 23 septembre.

Au sommaire

Espagne, sur la piste allemande

Après des années de crise, l’Espagne affiche une croissance insolente, deux fois plus forte que la moyenne de la zone euro, et 1,2 million d’emplois ont été créés en trois ans. Le marché du travail a été totalement réformé, avec un maître mot : flexibilité.

Chez le constructeur automobile Seat, racheté par Volkswagen, on a adopté la cogestion à l’allemande. Comme la loi le permet désormais, l’organisation du travail est négociée au niveau de l’entreprise, ce qui lui assure une souplesse maximum. Mais dans les secteurs traditionnels, la flexibilité ne suffit pas. Pour survivre, les petites entreprises n’ont que deux solutions : innover ou faire tourner des CDD mal rémunérés.

Enquête de Hugues Huet et Nordine Tahar. 

Portugal, toujours en chantier

Les exportations et le tourisme portent la croissance portugaise. Alors que le taux de chômage est au plus bas depuis 2009, le nouveau gouvernement socialiste a fait le pari de relancer les salaires.

Le Code du travail a été réformé dix fois au cours des dix dernières années, et les règles ont été assouplies au maximum. A tel point que les chefs d’entreprise ne voient même plus l’intérêt de négocier des conventions collectives. Pour autant, Miguel Cabrita, secrétaire d’Etat socialiste à l’Emploi, déclare qu’il est impossible de revenir en arrière. Pour la première fois de son histoire, le Portugal a fait le pari de la formation professionnelle.

Reportage de François Badaire et Jean-Michel Mier.

La Grèce dépasse les bornes

La croissance grecque frémit à peine. Le taux de chômage baisse légèrement mais après sept ans de rigueur et de réformes imposées par le FMI et l’Union européenne, il reste toujours le plus élevé d’Europe.

Les jeunes Grecs sont les premiers touchés par les réformes du droit du travail : certains travaillent sans être rémunérés, et un professeur d’anglais peut être payé 3 euros de l’heure sans bénéficier de droits sociaux. Au nom de l’emploi, la nouvelle loi a réduit le salaire minimum des moins de 25 ans de 32% (il est passé à 510 euros bruts par mois), et de 22% pour les autres salariés. Nikos Gavalas, avocat spécialiste du travail, dénonce l’illégalité de cette mesure, contraire à la Charte sociale européenne, mais adoptée par le Parlement grec à la demande de l’Europe.

Enquête de Frédérique Maillard et Yvon Bodin.

L'invité : Jean-Claude Mailly (Force ouvrière)

Ces réformes sont-elles imposées par Bruxelles ? L’Allemagne en est-elle à l’origine ? Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, sera l’invité de Véronique Auger.

Cette année, la chronique L’Œil de l’Européen sera confiée à Alex Taylor.

La rédaction de "Avenue de l'Europe, le mag" vous invite à réagir à l'émission sur sa page Facebook ou sur Twitter avec le hashtag #AVDLE.

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