Comme chaque mois dans "Avenue de l'Europe, le mag", le regard sur la France d'un journaliste de l'UE. En octobre et en 2'30, le correspondant néerlandais de RTL4 livre ses réflexions sur l'amour bien français du nucléaire...
Mais d'où vient cet amour des Français pour l'atome ? Voilà une chose qui intrigue Stefan de Vries. Le correspondant néerlandais de RTL4 en France l'a remarqué dans les repas de famille : autant on peut parler de politique, de religion, de sexe... autant la question du nucléaire est taboue.
C'était le sujet de cette pastille mensuelle, "l'Œil de l'Européen" de ce numéro d'octobre du magazine "Avenue de l'Europe".
Ah, la France, ses plages, ses monuments... et ses centrales nucléaires
L'histoire commence au début des années 70, quand le général de Gaulle voulait faire de la France une puissance atomique. "L'idée totalement fausse d'un nucléaire qui assure l'indépendance énergétique de la France s'est répandue dans les classes dirigeantes." Une "propagande permanente" que nous rappelle Bernard Laponche, qui a participé au lancement du programme nucléaire français. Mais lui en est revenu...
Quarante ans plus tard, les réacteurs ont vieilli. On arrête, et on passe au 100 % renouvelable ? C'est ce que propose Enercoop – seul fournisseur de son espèce en France, alors que ce type d'entreprise foisonne en Europe.
La COP21 préfère EDF à un fournisseur d'énergie 100% renouvelable !
Au fait... c'est bizarre : pas trace d'Enercoop dans la liste (touffue) des entreprises partenaires de la COP21, que Stefan de Vries fait défiler sur l'écran de son smartphone. Certaines sont très polluantes, d'autres installées dans les paradis fiscaux... A raison d'un million d'euros par heure, la conférence Paris Climat coûte cher. Mais Enercoop ne fait pas partie de ses sponsors.
"Ça aurait pourtant eu du sens de demander au seul fournisseur d'énergie 100 % renouvelable français de fournir l'énergie de cette conférence..." fait remarquer le journaliste. "On n'a pas l'info, reconnaît Emmanuel Soulias, le directeur d'Enercoop, mais c'est très probablement EDF. C'est un choix de l'organisation de la Conférence Climat de se fournir chez eux. C'est un peu maladroit et malheureux, parce que ça jette le doute..."
Comme dit Stefan de Vries, "l'amour français du nucléaire a encore de beaux jours devant lui ! Et puis si la COP21 est un échec, il y aura toujours la COP22, la COP23, 24, 25, 26..."
Un reportage de Stefan de Vries et Loïc Le Moigne, diffusé dans "Avenue de l'Europe, le mag" du 21 octobre 2015.
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