: Vidéo Avenue de l'Europe. La banque qui met la nature à prix
Remplacer un écosystème détruit pour les besoins d’un projet immobilier, c’est le principe de la "compensation biodiversité". Les Britanniques en sont les champions. Dénoncée par les écologistes, elle est vantée dans cet extrait par la banque de l’Environnement : du "gagnant-gagnant".
Le Royaume-Uni regorge de projets de compensation écologique. Il existe une banque qui aide les promoteurs à évaluer la biodiversité qu’ils s’apprêtent à détruire et leur trouve des terrains pour recréer des espaces "naturels". C’est la banque de l’Environnement.
Un promoteur qui vise des terres pour un projet de lotissement ou de bureaux n’a qu’à consulter le site internet de la banque. Sandy Irvine, militant du Parti vert britannique révolté par cette façon de mettre la nature à prix, nous montre une longue liste d’écosystèmes : bois, prairies… Un menu permet d’entrer la superficie du terrain choisi et sa qualité (en bonne condition écologique ou dégradé).
Un calculateur de compensation
En un clic, vous obtenez la valeur de la biodiversité de ce terrain (600 unités, par exemple), ce qui donne au promoteur une indication du coût qu’il devra payer pour compenser ses dommages.
Un "calculateur de compensation" dont Guy Duke, le représentant de The Environment Bank, est plutôt fier. "Si votre projet détruit une centaine de crédits de nature, vous devrez les compenser ailleurs. Mais vous n’êtes pas obligé de le faire avec le même type de nature, ni juste à côté : vous pouvez être stratégique et mettre votre nouvelle nature où les résultats sont meilleurs pour elle."
"Ce sera une nature différente, mais d’un meilleur type. Si vous arrivez à concilier les intérêts des affaires et ceux de la nature, c’est du gagnant-gagnant", conclut le banquier, convaincu.
Extrait de "Royaume-Uni : monnaie verte", un dossier de Sandrine Feydel, Michel Anglade et David Kleinman, diffusé dans "Avenue de l’Europe, le mag" du 21 octobre 2015.
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