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Vidéo Anton Brender sur la chute de la bourse de Paris : "Les bourses, ce n'est pas de l'intelligence, c'est du réflexe"

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: L'éco
Article rédigé par franceinfo
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Anton Brender, économiste chez Candriam, était l'invité de :l'éco ce jeudi 12 mars.

Pour Anton Brender, économiste chez Candriam et auteur de "Capitalisme et progrès social", "on n'a aucun moyen d’estimer l’impact du Covid-19 sur nos économies". "On ne sait pas combien de temps l’épidémie va durer et comment les États vont réagir face à cette épidémie. Ça nous rappelle que le capitalisme est une machine économique extrêmement puissante, mais en même temps extrêmement fragile."

Lundi dernier, le CAC 40 a chuté de 8,39%. Une baisse inédite depuis la crise financière de 2008. Ces chiffres sont-ils révélateurs de marchés financiers irrationnels ? : "Pas du tout .. au contraire c’est complètement rationnel. On ne sait absolument pas ce qui va se passer, si les gouvernements vont faire ce qu’ils doivent faire pour éviter une récession. On ne sait pas dans quelles conditions la propagation du virus va être maitrisée. Les bourses, c’est un réflexe. Ce n’est pas de l’intelligence, c’est du réflexe. Vous leur donnez des bonnes nouvelles, ça remonte, vous leur donnez des mauvaises nouvelles, vous créez de l’incertitude, les marchés baissent. Lorsqu’on rentre dans ce type de situations, il faut très vite que les gouvernements et les banques centrales montrent qu’ils sont présents et prêts à stabiliser la situation, dans la mesure où ils le peuvent. Ils ne peuvent rien contre le microbe, mais tout le reste c’est de leur ressort.

Anton Brender insiste sur le rôle à jouer des gouvernements. "Le capitalisme c’est des marchandises et de l’argent qui circulent. Dès que les marchandises arrêtent de circuler, l’argent arrête aussi de circuler. D’où le rôle des gouvernements dans ce cas-là, il faut éviter que des caillots, qui se forment quelque part dans cette circulation, ne dégénèrent, pour l’ensemble du système, en thrombose. C'est ce qui s’est passé en 1929 et en 2008."

"Cette machine du capitalisme, qui est fragile, est malgré tout extrêmement puissante. Et c’est grâce à cette puissance, qu’on a pu, en 150 ans, connaître, dans les seuls pays où le capitalisme s’est développé, un extraordinaire progrès social. Mais les inégalités sont montés, les revenus du bas ont cessé de monter. Les infrastructures sociales qu’on avait mises en place, et dont on constate l’importance aujourd’hui, c'est ce qui va faire la différence entre les différents pays : c'est la qualité et la puissance de leur appareil de santé. Il faut que ça puisse satisfaire des besoins importants", explique Anton Brender. 

L’interview s’est achevée en musique avec « Libiamo ne’ lieti calici », un extrait de La traviata de Giuseppe Verdi.

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