François Asselin (CPME) : "Permettre aux entreprises viables de rebondir après cette période de fermeture"
François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises, est l'invité de Jean-Paul Chapel dans la matinale de France Info.
François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises revient sur les décisions du gouvernement prises en fin de semaine dernière. La ministre du Travail a rappelé que toutes les personnes pouvant télétravailler devaient le faire avec la possibilité de revenir un jour par semaine en entreprise. "On constate un léger effritement du télétravail en milieu urbain et plus particulièrement dans les grandes entreprises", abonde François Asselin. Mais il ajoute : "Les salariés commencent à toucher le bout de l'acceptabilité du télétravail. C'est compliqué, on peut les comprendre."
Sur la fermeture des grands centres commerciaux ? "Cela concerne environ 20 000 commerces. Oui, ce sont 20 000 commerces de trop mais dans le rayon des mesures qui pouvaient être prises, c'est peut être la moins douloureuse." Pour que cela soit accepté, François Asselin appelle les autorités à ce que des mesures d'accompagnement soient mises en oeuvre notammment la prise en charge des loyers. Il plaide également pour qu'au-delà des prêts garantis par l'Etat (PGE) et du fonds de solidarité, des prêts de consolidation soient mis en place. "Il faut que les entreprises qui étaient viables avant puissent rebondir après cette période de fermeture ou de quasi-fermeture." Le président de la CPME poursuit : "Lorsque vous additionnez le PGE, les loyers repoussés, les charges décalées... Ce mur de dettes, s'il n'est pas étalé sur dix ans, des entreprises ne pourront pas rebondir. Il faudra faire une sélection. Cette mesure doit donc nécessairement être envisagée."
François Asselin rappelle également qu'il faudra penser spécifiquement aux chefs d'entreprise, exposés à titre personnel : "Certains vont déposer le bilan. Il faudra prévoir des mesures pour que la catastrophe économique ne se transforme pas en catastrophe humaine." En 2020, l'Apesa (Aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aigüe) a vu ses appels augmenter de plus de 50 %.
Enfin, sur les arrêts de travail automatiques, le président de la CPME fait son mea culpa. Inquiet que les chiffres de l'Assurance maladie explosent, il reconnaît "que les Français sont beaucoup plus responsables" qu'il ne l'imaginait. "Les Français sont des bosseurs. C'est le système qui entoure les travailleurs qui peut les rendre plus ou moins actifs", concède-t-il.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.