Vidéo Fin du non-cumul des mandats : quand François Bayrou défendait l'inverse de ce qu'il prône aujourd'hui

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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures - Isabelle Sabourault
France Télévisions
Le nouveau Premier ministre, qui compte rester maire de Pau, a plaidé pour autoriser à nouveau de cumuler une fonction municipale et un mandat à l'Assemblée nationale ou au Sénat. Candidat à la présidentielle, il promettait de l'interdire.

C'est une absence qui lui a été largement reprochée. Lundi 16 décembre, François Bayrou était connecté en visioconférence à la réunion d'urgence sur les conséquences du cyclone Chido à Mayotte, car il assistait en parallèle au conseil municipal à Pau (Pyrénées-Atlantiques). Maire de la ville, il ne compte en effet pas abandonner ce mandat local. Au contraire, depuis son fief, il a plaidé pour un retour en arrière sur l'interdiction du cumul des mandats pour les parlementaires, adoptée en 2014.

Si cette loi ne concerne pas le poste de Premier ministre, diriger un gouvernement et une ville simultanément n'a jamais été vu depuis 30 ans. "Moi, ma première question, c'est qu'est-ce que vous faites là ?", lui a asséné un conseiller municipal d'opposition, Tuncay Cilgi, lundi soir.

François Bayrou veut aller plus loin

Devant les élus, François Bayrou a annoncé vouloir revenir sur l'interdiction du cumul des mandats pour les députés et les sénateurs :

"Je pense profondément qu'on s’est trompés, tout le monde, on a tous participé à ça, en faisant que deviennent incompatibles les responsabilités locales et les responsabilités nationales."

François Bayrou, Premier ministre et maire de Pau

Pourtant, il a longtemps prôné l'inverse. C'était même un argument de sa campagne pour la présidentielle de 2012, avant la loi de 2014 : interdire le cumul pour limiter l'absentéisme dans l'hémicycle.

"Au lieu d’avoir des fauteuils rouges lorsqu’il y a des discussions, on aura des rangs de députés, puisqu'on va leur interdire le cumul des mandats, qui est une exception ridicule dans la démocratie française."

François Bayrou, candidat à l'élection présidentielle de 2012

lors d'un meeting à Perpignan

Cinq ans plus tôt, la mesure figurait déjà dans son programme : au nom de la "moralisation" de la vie publique, il voulait des députés "à plein temps", peut-on lire dans ses propositions. Solide dans ses convictions, il en parlait dès 1985 sur les plateaux de télévision, alors qu'il était conseiller régional UDF.

"Le principal problème qui se pose à ceux qui cumulent les mandats, c'est le temps de déplacement, parce que c'est très long d'aller de ville à ville."

Francois Bayrou, conseiller régional UDF

à la télévision, en 1985

Contacté par "l'Oeil du 20 heures" au sujet de ce revirement, le cabinet de François Bayrou défend sa nouvelle position, selon laquelle le cumul des mandats est "une des réponses à la fracture de la société française".

PARMI NOS SOURCES :

https://www.elections.interieur.gouv.fr/comprendre-elections/pour-qui-je-vote/comment-cumul-des-mandats-est-il-limite

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