Coronavirus : en Europe, "il n'y a pas un seul pays qui peut se financer cette crise, il faut que chacun ait accès au même endettement", selon Thierry Breton
Le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton estime que les règles devront être les mêmes pour chaque pays pour organiser la relance économique.
"Il n'y a pas un seul pays qui peut se financer, cette crise" liée au coronavirus, a affirmé jeudi 23 avril sur franceinfo Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur. "L'Allemagne n'a pas le premier sou pour le faire. Les Pays-Bas n'ont pas le premier sou pour le faire. La France non plus. Les Etats-Unis non plus. Ils sont tous obligés d'emprunter." Thierry Breton estime que face à cette crise "il faut évidemment que chacun ait accès au même endettement, à la même capacité d'endettement", en restant uniquement sur "les montants qui concernent cette crise". Le commissaire européen esquisse une méthode pour cela, regarder "comment on peut faire pour d'abord évaluer les dommages. Et puis faire en sorte que le plus vite possible, l'argent arrive pour aider ces entreprises. Et puis redémarrer".
Penser la relance économique au niveau européen
Thierry Breton alerte sur le manque à gagner de l'économie européenne durant la crise sanitaire. "Songez que rien que pour l'industrie du tourisme sur le deuxième trimestre, au mieux on réalisera 10 % uniquement du chiffre d'affaires qui avait été réalisé au deuxième trimestre 2019. Donc, il faut bien trouver un moyen pour compenser parce qu'il n'est pas pensable de laisser tomber toutes ces entreprises." Il faudra donc "évaluer, secteurs industriels par secteur industriel, l'automobile, l'agroalimentaire, la santé…" Ensuite, il faudra "que les Vingt-Sept se réunissent à nouveau pour discuter des moyens à mettre en place", précise Thierry Breton.
La crise du coronavirus doit conduire à plus d'écologie
Cette crise doit aussi être "un accélérateur de tendances" pour l'Union européenne, estime Thierry Breton. Pour le commissaire européen, parmi ces tendances, il y a "une relation beaucoup plus intime, beaucoup plus profonde à tout ce qui est l'écologie. Donc ça va ressortir de façon encore plus importante". Il voit aussi "une dépendance et des opportunités formidables avec le numérique". Thierry Breton rappelle enfin qu'une "trilogie s'installait dans le monde, entre les Etats-Unis, l'Europe et la Chine". Cette "dimension", selon les mots de Thierry Breton, va "s'accélérer" pour que l'Europe soit "beaucoup plus autonome, souveraine, indépendante".
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