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Élections européennes : "Emmanuel Macron fait tout" pour que le Rassemblement national gagne, selon un député Les Républicains

Pierre-Henri Dumont, député Les Républicains (LR) du Pas-de-Calais, était l'invité du 19h20 politique de franceinfo, jeudi 1er novembre.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Pierre-Henri Dumont, député LR du Pas-de-Calais, le 1er novembre 2018. (RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

"Emmanuel Macron fait tout" pour que le Rassemblement national (RN) gagne les élections européennes organisées en mai 2019, a affirmé jeudi 1er novembre sur franceinfo Pierre-Henri Dumont, député Les Républicains (LR) du Pas-de-Calais.

franceinfo : Le président de la République pointe dans Ouest-France les peurs, la montée du nationalisme en Europe, et dit même que la période actuelle ressemble à l'entre-deux-guerres. Êtes-vous d'accord ?

Pierre-Henri Dumont : Non, pas du tout ! J'ai vraiment l'impression de comprendre pourquoi le président de la République a eu besoin de prendre plusieurs jours de repos : parce qu'il a simplement raconté n'importe quoi. On ne peut pas comparer l'Europe actuelle avec l'Europe post-Première Guerre mondiale et celle de l'entre-deux-guerres, c'est absolument faux. Le président fait ça car il y a un but politique derrière : montrer qu'il y a un antagonisme, un choix lors des élections européennes entre le progressisme que lui incarne et le nationalisme. C'est donc un rappel en utilisant le mot nationalisme à cette période de l'entre-deux-guerres, mais on ne peut pas du tout comparer aujourd'hui l'Italie de Mussolini, l'Allemagne d'Hitler avec l'Autriche de [Sebastian] Kurz ou encore la Hongrie de [Viktor] Orban.

Avec Matteo Salvini, le ministre de l'Intérieur et vice-président du Conseil italien, n'y a-t-il pas un écho lointain avec l'Italie de Mussolini ?

Je pense que, pour bien analyser l'histoire, il faut éviter de faire des comparaisons hâtives qui n'ont qu'un seul objectif : une visée populiste pour gagner une élection sur du très court terme. Ce n'est pas ce à quoi nous a habitués le président de la République. Une fois de plus, ces pays-là n'ont pas une vision expansionniste et ne veulent pas rentrer en guerre avec leurs voisins. Ce n'est pas en allant insulter la moitié des pays européens, que ce soit chez eux, par exemple avec le discours qu'il a pu avoir à Bratislava en Slovaquie il y a quelques jours, où dans cette interview [de Ouest-France], qu'il va réussir à refonder l'Europe. On voit bien qu'aujourd'hui, Emmanuel Macron est parfaitement isolé sur la scène européenne.

Est-ce qu'il y a un risque que le Rassemblement national gagne les élections européennes en 2019, comme le Front national en 2014 ?

Emmanuel Macron fait tout pour. En mettant le Rassemblement national et l'extrême droite sur un tel piédestal, en le désignant comme son adversaire, il met en place les conditions pour que le RN soit demain le grand gagnant des élections européennes, parce qu'il est en train de se créer un duel. C'est tout le but de sa politique qu'il est en train de faire depuis un an et demi : tuer les dernières oppositions démocratiques pour être face aux deux populismes. Un populisme d'extrême gauche avec les Insoumis, un populisme d'extrême droite avec le Rassemblement national.

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