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Réunion de Jean Castex au ministère de la Santé : "Si reconfinement il y a, il faut tenir compte des enseignements de mars et avril" affirme Patrick Kanner

En cas de reconfinement, Patrick Kanner estime notamment qu'il faudra laisser les écoles ouvertes "au moins sur une partie de la population".

Article rédigé par franceinfo
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Patrick Kanner, président du groupe Socialiste et Republicains au Sénat, lors d'une conférence de presse au siège du Parti socialiste,  à Ivry-sur-Seine le 17 juin 2019 (photo d'illustration). (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

"Si reconfinement il y a, il faut tenir compte des enseignements de ce qu'il s'est passé au mois de mars et avril", a déclaré mardi 27 octobre sur franceinfo Patrick Kanner, président du groupe Socialiste et Républicain au Sénat, présent ce mardi soir au ministère de la Santé où Jean Castex a réuni les présidents de groupes parlementaires, présidents d'associations d'élus et les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat. A l'occasion de cette même interview, Patrick Kanner a également indiqué qu'Emmanuel Macron prendrait bien la parole mercredi 28 octobre à 20 heures pour annoncer les nouvelles mesures pour lutter contre la propagation du coronavirus.

Est-ce qu'on va vers un reconfinement généralisé ?

Patrick Kanner. Ce que nous avons dit tout à l'heure au Premier ministre, à plusieurs voix et de sensibilités politiques différentes, c'est que si reconfinement il y a, il faut tenir compte des enseignements de ce qu'il s'est passé au mois de mars et avril. Par exemple, laisser les écoles ouvertes en tout cas au moins sur une partie de la population. Envisager aussi des aménagements pour que le monde économique ne soit pas la victime collatérale d'un reconfinement généralisé. Faire en sorte que cela soit acceptable pour les Français, pour notre vie de tous les jours et pour la situation économique et sociale du pays. Sur le télétravail il est évident qu'il faudra le développer sinon le rendre obligatoire.

Y a-t-il eu d'autres annonces notamment sur les mesures éducatives ?

Nous ne sommes pas rentrés dans le détail des éventuelles mesures éducatives. Le Premier ministre a dit qu'il regardait ce qui se passait à l'étranger et que c'est dans ce panel de choix que le gouvernement prendra les bonnes décisions. Donc cette réunion est pour nous un peu surréaliste. Nous ne voulons pas être les faire-valoir du gouvernement. On nous demande d'être présents, nous sommes tous là mais sans avoir le détail potentiel des propositions qui seront examinées mercredi en Conseil de défense alors que nous sommes prêts à travailler. Manifestement, nous sommes en amont de décisions qui sont sûrement en train d'être prises dans les cabinets ministériels et dans les cabinets du président mais que nous ne connaîtrons que mercredi.

Etes-vous satisfait par les informations données par le Premier ministre ?

La réunion n'est pas encore terminée à l'heure à laquelle je vous parle. La situation est extrêmement grave. Des chiffres nous ont été présentés et nous allons vers un nombre de personnes en réanimation qui devrait être similaire aux chiffres du mois de mars/avril dans les 15 prochains jours. C'est donc une situation potentiellement hors-contrôle en terme de pandémie. Il faut donc aujourd'hui prendre des mesures qui seront sûrement très difficiles. Elles n'ont pas été annoncées par le Premier ministre. Il nous a rappelé qu'il y aura un Conseil de défensé ce mercredi matin et des annonces faites par le président de la République mercredi soir. Par ailleurs, il y aura deux débats parlementaires à l'Assemblée et au Sénat dans le cadre de l'article 50-1 de la Constitution avec un vote potentiel. C'est donc une situation qui inquiète beaucoup l'exécutif et qui nous inquiète nous en tant que représentants de la nation au sein du Parlement.

Est-ce que le Premier ministre a indiqué que l'épidémie était aujourd'hui "hors de contrôle" ?

Le mot n'a pas été prononcé mais la courbe exponentielle dans les 15 jours qui viennent le démontre manifestement. Et je précise que même si nous prenions aujourd'hui des mesures extrêmement brutales - par exemple un reconfinement général - ça n'empêcherait pas la courbe d'atteindre les chiffres qui nous ont été présentés ce soir. Ce que nous allons faire mercredi, jeudi et dans les semaines à venir - sur l'initiative du gouvernement - ralentira ou arrêtera peut-être l'épidémie mais dans une seconde phase. Il faut donc préparer les Français à une situation délicate. L'ensemble des mesures qui pourront être prises par le gouvernement - soumises à l'assentiment du Parlement - seront des mesures manifestement nécessaires.

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