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Alexis Corbière pointe "le manque d'audace" du Conseil constitutionnel qui valide "un budget injuste"

Le député La France insoumise, invité vendredi de franceinfo, a estimé que le budget 2018 aurait "pu être retoqué" en raison notamment d'"une rupture de l'égalité des citoyens devant l'impôt".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Alexis Corbière, député La France insoumise invité de franceinfo le 29 décembre 2017. (RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Alexis Corbière, député La France insoumise (FI), invité vendredi 29 décembre de franceinfo, a réagi à la décision du Conseil constitutionnel, jeudi, de valider l'essentiel du budget 2018.

Selon le porte-parole de FI, le premier budget du quinquennat d'Emmanuel Macron, "pouvait être retoqué" et le "le Conseil constitutionnel a manqué d'audace", pour un budget "injuste" : "Je ne suis pas d'accord avec ce budget injuste. Je suis un partageux, je pense que l'impôt républicain est là pour partager les richesses et non pas augmenter les inégalités".

En validant l'essentiel du Budget 2018, le Conseil constitutionnel "manque un peu d'audace", dit Alexis Corbière (LFI), qui pointe un "budget injuste"
En validant l'essentiel du Budget 2018, le Conseil constitutionnel "manque un peu d'audace", dit Alexis Corbière (LFI), qui pointe un "budget injuste" En validant l'essentiel du Budget 2018, le Conseil constitutionnel "manque un peu d'audace", dit Alexis Corbière (LFI), qui pointe un "budget injuste"

Le député de Seine-Saint-Denis a pointé "un budget qui acte des cadeaux en direction d'une minorité d'ultra-riches (...) et qui va acter des choses comme la baisse des APL pour les plus modestes, l'augmentation de la CSG, et qui va surtout toucher les retraités". Sur la taxe d'habitation, "il y avait de quoi considérer qu'il y avait une rupture de l'égalité des citoyens devant l'impôt (...) Il y a quand même des recommandations du Conseil constitutionnel, comme quoi il y a un problème", a poursuivi Alexis Corbière. 

Selon l'élu Insoumis, le Conseil constitutionnel a validé ce budget alors que plusieurs de ses membres avaient milité pour l'instauration et la défense de l'impôt sur la fortune (ISF) : "Il est un peu piquant d'observer que c'est la fin de l'ISF. Beaucoup de monde de ce Conseil constitutionnel, je pense à messieurs Fabius, Jospin et autres, dans une autre vie, l'avaient défendu."

L'élection de Valls validée : "une décision politique"

Alexis Corbière a estimé ce vendredi sur franceinfo que le Conseil constitutionnel rend, "parfois", des avis "politiquement discutables". Le député a cité la validation de l'élection de Manuel Valls dans l'Essonne, "qui s'est joué à 130 voix". "La validation de l'élection de M. Valls et les recommandations qui ont été données, je trouve que c'est une décision politique", a-t-il estimé. "Il y avait de quoi" invalider, a-t-il déclaré. "Il est reconnu par le Conseil constitutionnel qu'il y a eu des signatures plus que discutables, et des votes discutables. Le Conseil constitutionnel reconnaît que sur 60 signatures, il y en a qui sont discutables. Il y a quand même un petit problème", a réagi le député. "Je crois qu'il y a eu le fait que ce soit Monsieur Valls, ancien Premier ministre, personnage politique. Je ne crois pas que par rapport à un autre candidat, si cela s'était joué à si peu de chose, la décision ait été la même", a-t-il jugé.

Interrogé sur la rupture conventionnelle collective, issue de la réforme du droit du Travail, Alexis Corbière a estimé qu'il s'agissait d'"une facilité" pour licencier.

Ruptures conventionnelles collectives : "Bienvenue dans l'An 1  de la Macronie"
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"On pouvait licencier dans ce pays. Désormais, c'est une facilité", a déclaré le député La France insoumise, qui invite les syndicats à "résister". Le dispositif "risque de cannibaliser des emplois qui existaient dans la boîte", a-t-il déclaré. "On risque d'avoir sur le carreau des salariés de plus de 50 ans, etc., qui eux vont être dégagés, et on va réembaucher des gens sous des statuts différents, ce qui n'était pas possible."

La "fraude fiscale" plutôt que la fraude au chômage

Le député la France insoumise s'est dit opposé à un contrôle accru des chômeurs. "Ces contrôles existent déjà. Et que nous disent-ils ? En vérité sur la grande masse des chômeurs, il n’y a pas de chômeurs. 20% de ceux qui perçoivent des indemnités ont été sanctionnés", a-t-il expliqué. "Si on veut s'intéresser à la fraude, il faut s'intéresser à la fraude fiscale", a lancé Alexis Corbière. "Elle représente 60 à 80 milliards d’euros chaque année. La fraude au chômage ça représente 0,2% de la fraude fiscale. (...) Je ne vois pas à l'heure actuelle de dispositif sérieux qui vise à faire vraiment reculer l'évasion fiscale", a-t-il regretté.

Colère contre François Hollande

Appelé à réagir aux commentaires de François Hollande le 11 décembre dernier sur RTL estimant le chiffre de "1,5 million de personnes" prévu sur les Champs-Élysées lors de la manifestation des Insoumis par Jean-Luc Mélenchon, était "présomptueux", Alexis Corbière a répliqué : "C'est un clown, voilà." Ensuite, le député s'est livré à une charge virulente contre l'ancien président, estimant qu'"il ridiculise la fonction présidentielle"

Un appel aux éditions Gallimard

Gallimard envisage de rééditer en mai 2018 des pamphlets antisémites de Céline. Alexis Corbière, qui précise s'exprimer à titre personnel, ne souhaite pas la réédition. "Je parle de quelques textes, antisémites, violemment antisémites, antisémites de manière délirante, même si l'antisémitisme est toujours condamnable", a-t-il précisé. "Cela participe à la diffusion d'idées antisémites plus largement en France. Et surtout, comment voulez-vous demain que quelqu'un qui écrit un texte antisémite en France soit condamné ? Qui va juger s'il a du génie littéraire ou pas ?", a conclu Alexis Corbière.

Regardez en intégralité l'entretien d'Alexis Corbière le 29 décembre 2017 sur franceinfo. 

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