Évacuation à Bure : après Notre-Dame-des-Landes, le ministre de l'Intérieur "se rattrape", selon Benoît Hamon
L'ex-candidat PS à la présidentielle, invité jeudi de franceinfo, a reproché à Gérard Collomb, d'avoir choisi "la force plutôt que le dialogue", à propos de l'évacuation des opposants au projet d'enfouissement de déchets nucléaires.
Benoît Hamon, ex-candidat PS à la présidentielle, invité de franceinfo jeudi 22 février, a réagi au lancement, ce matin, d'une opération d'évacuation des opposants au projet d'enfouissement des déchets nucléaire à Bure (Meuse).
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L'opération a été annoncée par le ministre de l'intérieur, Gérard Collomb, sur twitter. Benoît Hamon, cofondateur du parti Génération-s, a critiqué "la force, plutôt que le dialogue", soutenant que "des alternatives" au projet "existent".
"C'est la méthode Gérard Collomb, on l'aurait écouté, il aurait fait la même chose à Notre-Dame-des-Landes. Fort heureusement personne ne l'a écouté. Il se rattrape sur Bure", a lancé Benoît Hamon. "Je préfère la discussion et le dialogue, l'intérêt général à long terme plutôt que ce genre de moulinet du ministre de l'Intérieur", a-t-il poursuivi.
Lien entre "la montée du FN et la disparition du service public"
À propos du lancement des consultations pour une réforme de la SNCF, appuyée par le rapport Spinetta, Benoît Hamon a plaidé pour le maintien des petites lignes, alors qu'elles sont menacées en raison de leur non-rentabilité. "La responsabilité des pouvoirs publics est d'assurer une politique d'aménagement du territoire qui passe par le maintien de certaines lignes de chemins de fer et certaines gares", a-t-il déclaré. "Je militerai pour que la SCNCF continue à ne pas seulement être une entreprise avec du capital public, mais une entreprise qui s'honore de servir le public", a prévenu Benoît Hamon.
Selon l'ancien ministre de l'Education nationale, "le démantèlement du service public se traduit sur le terrain, dans les territoires où il n'y a plus de commerces, plus d'écoles, plus d'hôpital, par une explosion du vote d'extrême droite". "Il y a une corrélation entre la montée du Front national et la disparition de ces services de proximité", a-t-il insisté.
Pollution : Anne Hidalgo a "raison sur les objectifs"
Interrogée sur la décision du tribunal administratif de Paris d'annuler la piétonnisation des voies sur berges, mesure voulue par la maire Anne Hidalgo qui va faire appel, Benoît Hamon estime que "l'objectif [de la Ville de Paris] est le bon". Selon le cofondateur de Générations-s, la maire PS de Paris "a raison sur les objectifs qu'elle poursuit".
Benoît Hamon a pointé "des gens qui ont l'habitude de prendre le taxi dans Paris et qui se plaignent des bouchons (...) C'est symptomatique d'une partie des élites qui adore parler d'écologie, surtout quand ça se fait loin de chez eux." L'ex candidat PS à la présidentielle a dit "se souvenir de Luc Ferry et de quelques autres qui pleuraient par tweets parce qu'ils n'arrivaient pas à l'heure à leurs rendez-vous". "Qu'ils arrivent un peu en retard, si ça fait gagner un peu d'argent aux taxis en les gardant un peu plus dans leurs véhicules, ça ne me dérange pas", a-t-il lancé.
"Sur des grandes métropoles (...) si on veut se désintoxiquer de la voiture, nous-mêmes, il faut passer par des décisions qui consistent à piétonniser un certain nombre d'axes routiers", a insisté Benoît Hamon. "La réalité, c'est que la droite voudrait lutter contre le réchauffement climatique sans rien bouger et changer à nos habitudes", a-t-il poursuivi. L'ancien ministre et actuel conseiller régional en Ile-de-France a ciblé la présidente Les Républicains (LR), de la région, Valérie Pécresse : "Elle vous parle d'écologie mais ne fait pas un investissement dans ce domaine-là et se révèle être un des porte-parole aujourd'hui du 'tout-bagnole', pardon de le dire comme ça, mais c'est ainsi."
Regardez l'intégralité de l'entretien de Benoît Hamon sur franceinfo le 22 février 2018.
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