Contrôles accrus des chômeurs : "J’espère que cette note restera une note", déclare Jean-Claude Mailly
Le secrétaire général de Force ouvrière, invité jeudi de franceinfo, a prévenu qu'il s'opposerait à un éventuel durcissement des sanctions pour les chômeurs, l'estimant "inacceptable".
Le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly, invité jeudi 28 décembre de franceinfo, s'est montré prudent mais ferme sur la note prônant le durcissement des sanctions à l'encontre de certains chômeurs, publiée par Le Canard enchaîné. "Ce n'est qu'une note", a-t-il réagi tout en avertissant qu'il serait opposé aux pistes évoquées. "On accroitrait la sanction, je ne pense pas que ce soit une bonne solution. Ce serait inacceptable", a-t-il déclaré.
"Je rappelle ce qu’avait fait Pôle Emploi il n’y a pas longtemps : sur les chômeurs contrôlés, 14% avait été sanctionnés, parfois légèrement", a déclaré le patron de FO. "Ce n’est pas parce qu’on va les sanctionner plus que ça va régler le problème" du chômage", a-il ajouté. Selon Jean-Claude Mailly, le sujet de fond sur le chômage, c'est "l’accompagnement" des demandeurs d'emploi. "J’espère que cette note restera une note, une lettre morte", a-t-il conclu.
Un "sous-investissement" à la SNCF
Interrogé sur la convocation le 8 janvier des patrons de la SNCF et de SNCF Réseau au ministère des Transports, après la série noire dans les gares depuis cet été, Jean-Claude Mailly a pointé "un retard d'investissement". "Je ne connais pas la gestion de la SNCF dans le détail", a-t-il précisé, mais "je ne pense pas que ça serve à grand-chose, si ce n'est faire de la communication, que de convoquer les dirigeants" des entreprises ferroviaires françaises. "Mais il faut investir rapidement", a lancé le secrétaire général de FO.
En revanche, il estime que les incidents sont liés à "un vrai retard d'investissement dans les réseaux", depuis la déconnection des réseaux de l'entreprise. "Ça remonte à loin, mais ça a généré au fil du temps un sous-investissement", a ajouté le secrétaire général de FO. Désormais, "les investissements ont lieu pendant que les trains circulent, donc ça génère pas mal de couacs".
Un départ après des négociations avec quatre chefs d'Etat
Jean-Claude Mailly quittera en mars 2018 son poste de secrétaire général de Force Ouvrière, lors du prochain congrès syndical, après 14 ans à la tête de FO. Il a dressé son bilan personnel après avoir négocié avec quatre chefs d'Etat. "Sur le côté humain, j'appréciais Jacques Chirac, il était très direct. Les relations les plus tendues étaient avec François Hollande, c’est comme ça. On n’était pas d’accord", a-t-il expliqué.
Le numéro un de FO a rapporté avec humour le type de relation qu'il avait avec François Hollande : "Je dis souvent si on veut s’amuser avec François Hollande il faut faire un jeu, on est sûr de perdre, ça s’appelle le ni oui ni non". Quant aux relations avec Nicolas Sarkozy : "Ça dépendait des jours".
Jean-Claude Mailly a réagi aux propos de Patrick Stefanini, ancien directeur de campagne de François Fillon, qui a estimé mardi sur franceinfo qu'"on a à apprendre d'Emmanuel Macron". "On n’a pas à apprendre" du chef de l'Etat, a répondu Jean-Claude Mailly mais en constatant que "les étrangers ont une bonne image de la France à travers les actions du président, vu ce qu’il a fait sur l’Europe, sur le climat". Pour le numéro un de FO, Emmanuel Macron "a un mode de fonctionnement différent des autres, ça c’est évident. Ça discute cash, après chacun prend ses responsabilités".
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