Militaires de l'opération Sentinelle attaqués à Levallois-Perret : "L'efficacité même du dispositif est posée", estime Clémentine Autain
Invitée sur franceinfo, la députée de la France insoumise Clémentine Autain a remis en cause le bien-fondé du réseau Sentinelle après l’attaque des six militaires mercredi à Levallois-Perret.
Après l'attaque de six militaires de l'opération Sentinelle blessés à Levallois-Perret ce mercredi par un homme au volant de sa voiture, les responsables politiques réagissent au bien-fondé de ce réseau Sentinelle. "L'efficacité même du dispositif est posée", a réagi Clémentine Autain députée de la France insoumise invitée du 8h30 politique de franceinfo.
"On ne luttera pas contre le terrorisme en laminant notre droit (...) il y a des attaques malgré l'état d'urgence" @Clem_Autain pic.twitter.com/DJbRoerh5v
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"Cet événement nous rappelle que cette opération n'est peut-être pas la plus opportune. Ces opérations visent en fait d'abord à se protéger soi-même", a affirmé l'élue. "Le moment est venu de faire un bilan et de se poser la question de l'opportunité. Est-ce que ce sont les militaires qui sont le plus à même d'occuper les fonctions qui leur sont aujourd'hui dédiées ?", s'est encore interrogée la députée.
Moralisation: "cette loi ne répondra pas à la défiance envers la politique, elle ne parle pas de l'exécutif, de la finance..." @Clem_Autain pic.twitter.com/8PQHv7BqXy
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Après le vote final sur la moralisation de la vie politique, Clémentine Autain, a expliqué pourquoi son groupe s'était abstenu. "Tout ce qu'on a déposé comme amendement a été rejeté par cette majorité", a dénoncé l'élue. "Nous nous sommes abstenus parce que c'est une façon de dire que nous sommes mécontents, y compris sur la méthode."
Pour Clémentine Autain, "cette loi ne va pas permettre de répondre à la question posée qui est celle de la défiance massive à l'égard de la politique et des institutions. C'est pourquoi je parle de poudre de perlimpinpin". Pour la députée, "en ciblant les parlementaires et en ne prenant aucune mesure sur l'exécutif, sur la place de la finance, son poids dans la démocratie, la concentration dans les médias, qu'est-ce que cela signifie ? Qu'il y a une justice à deux vitesses."
Au Vénézuela, "'l'opposition fait elle aussi usage de la violence"
Alors que les Etats-Unis ont infligé des sanctions financières au Venezuela, la députée a estimé qu’il fallait aussi "dénoncer l'opposition qui fait elle aussi usage de la violence". "Je me dis qu'on a raison d'être en colère sur la façon dont est présentée en France la situation au Venezuela", a dénoncé l'élue. "Cela consiste à dire qu'il y aurait un méchant dictateur - et je rappelle que Nicolas Maduro a été élu en 2013 par un suffrage démocratique qui n'a pas été reconnu par l'opposition - et en face on aurait des opposants épris de liberté."
La députée de la France insoumise assure qu'elle "ne défend pas l'attitude actuelle de Nicolas Maduro. Je vois bien les dérives et les fuites en avant. J'aimerais qu'on s'occupe du peuple vénézuélien, de ce qu'il revendique, de son intérêt".
Pour Clémentine Autain, "cette complexité de la situation n'est pas prise en considération par les chiens de garde français qui nous présentent une situation qui ne semble pas cohérente avec la réalité du pays".
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