Nicolas Bay juge que la France "doit mettre fin aux cadeaux fiscaux faits au Qatar"
Le secrétaire général du FN, invité de franceinfo mardi, a estimé qu'"on ne peut pas vouloir éradiquer le terrorisme et avoir des liens privilégiés avec le Qatar".
Le secrétaire général du Front national (FN), invité de franceinfo mardi 6 juin, a réagi à la mise au ban du Qatar par plusieurs pays voisins du Golfe, dont l'Arabie saoudite. "Ces pays ont raison de rompre leurs relations avec le Qatar, dont tout le monde sait qu'il est un soutien et un financeur des factions islamistes dans cette région du monde", a déclaré Nicolas Bay, tout en précisant qu'il "ne défend pas l'Arabie saoudite, qui n'est pas un modèle". Le secrétaire général du FN a demandé de la "cohérence" sur ce sujet, en France. "On ne peut pas vouloir éradiquer l'islamisme sur notre sol, vouloir éradiquer le terrorisme et avoir des liens privilégiés avec le Qatar. La droite comme la gauche ont développé ces relations, y compris commerciales", a t-il déclaré, en appelant à "mettre fin à cette connivence".
"On ne peut pas vouloir éradiquer l’islamisme et le terrorisme sur notre sol et avoir un lien privilégié avec un pays comme le Qatar" (Bay) pic.twitter.com/ZtnH1NEJaw
— franceinfo (@franceinfo) 6 juin 2017
Nicolas Bay a souhaité "une commission d'enquête parlementaire pour établir les liens de la classe politique française avec le Qatar". Selon le secrétaire général du FN, "il faut mettre fin aux cadeaux fiscaux qui ont été faits au Qatar".
Le cas pratique du PSG
Interrogé sur le club de football parisien, le PSG, racheté par le Qatar en 2011, Nicolas Bay a expliqué : "Il y aurait un moyen simple, une nationalisation. Cela aurait une valeur symbolique." "Je ne dis pas qu'il faut le faire, a-t-il précisé, ce serait un moyen technique".
Cas pratique : le PSG est financé par le Qatar.
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La solution de Nicolas Bay : nationaliser le club, "ça aurait une valeur symbolique" pic.twitter.com/HONaR4IkHz
Plus généralement, Nicolas Bay a préconisé "l'entrée de capitaux privés qui vont rééquilibrer et empêcher le Qatar d'être majoritaire au club". "ll faut interdire au Qatar et à d'autres États coupables de connivence avec l'islamisme de faire des investissements en France", a ajouté Nicolas Bay.
BuzzFeed "n'est pas un juge"
Une centaine de candidats sur les 573 que présente le FN tombent sous le coup de la loi pour leurs propos racistes, antisémites et/ou homophobes, tenus sur les réseaux sociaux, d'après le site BuzzFeed. "C'est totalement mensonger. Les médias ont scanné nos candidats et ils n'ont rien trouvé (...) Ils [les candidats] disent la vérité sur l'immigration, sur l'islamisme, sur l'insécurité, mais ils ne tiennent pas du tout des propos racistes contrairement à ce qu'on entend", s'est défendu le directeur de la campagne frontiste pour les législatives.
".@BuzzFeedFrance c'est pas un juge d'instruction" se défend Nicolas Bay : "Nos candidats disent un certain nombre de vérités" #8h30aphatie pic.twitter.com/fPlMQSNw9P
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Interrogé sur le cas d'une candidate qui a "liké" un message faisant un lien entre le ramadan et le trafic de drogue, Nicolas Bay a déclaré : "Il ne s'agit pas de critiquer tous ceux qui font le ramadan ou tous les musulmans. Il s'agit de faire le constat qu'il y a un lien entre l'insécurité et l'immigration et que l'immigration provient exclusivement de populations musulmanes." Pour le secrétaire général du FN, "BuzzFeed, n'est pas un juge d'instruction, c'est l'appréciation que fait un média de nos candidats. Je peux tout à fait réfuter leur appréciation".
Les lignes rouges à la réforme du Code du travail
Nicolas Bay a réagi au projet de réforme du Code du travail dont la feuille de route est remise mardi aux partenaires sociaux. "Emmanuel Macron n'a pas obtenu tout ce qu'il voulait de la loi El Khomri et essaye d'en remettre une deuxième louche", a-t-il déclaré. "On n'a pas pour l'instant le texte, mais je pense au plafonnement des indemnités de licenciement y compris en cas de licenciement abusif, c'est scandaleux", a jugé Nicolas Bay. Il est question dans le projet de barémisation ou de limitation des indemnités aux prud'hommes. Nicolas Bay n'y est pas opposé quand s'il s'agit de "licenciements économiques, pour éviter que l'entreprise mette la clé sous la porte". "Il faut une approche pragmatique pour défendre les droits des salariés (...) et en même temps soutenir l'activité économique", a-t-il précisé.
Regardez l'intégralité de l'entretien de Nicolas Bay sur franceinfo le mardi 6 juin 2017.
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