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Pour Emmanuelle Cosse, le vainqueur de la primaire de la gauche devra "rassembler sur des actes concrets"

La ministre du Logement, invitée de franceinfo lundi, a mis en avant la nécessité du rassemblement à l'issue de la primaire de la gauche, parlant de défi pour les deux candidats en lice, Benoît Hamon et Manuel Valls. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Emmanuelle Cosse, ministre du Logement et de l'Habitat durable et soutien de François de Rugy. (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

Emmanuelle Cosse, ministre du Logement et de l'Habitat durable, invitée de franceinfo lundi 23 janvier, a commenté le résultat du premier tour de la primaire de la gauche, qui a qualifié Benoît Hamon et Manuel Valls pour le second tour dimanche prochain. La ministre n'a pas indiqué son choix pour la deuxième partie de la primaire, laissant la priorité à François de Rugy qu'elle soutenait. Le candidat arrivé en cinquième position, doit rencontrer les deux candidats qualifiés, avant de se prononcer, a-t-elle précisé. 

Une participation à vérifier

François de Rugy est crédité de 3,8% des voix au premier tour de la primaire de la gauche, avec une participation évaluée à peu plus de 1,6 million de participants, alors que dimanche soir, des socialistes annonçaient près de 2 millions. "Nous aussi nous cherchons à avoir les chiffres exacts. Si on est en-dessous de 1,5 million, il faut dire les choses simplement : ce ne sera pas une réussite. Cela ne sert à rien de chercher des périphrases."

Emmanuelle Cosse a mis en avant la nécessité du rassemblement. "Je n'ai jamais été sur l'idée que tout est pourri et tout est à jeter [dans le quinquennat de François Hollande]. Si Benoît Hamon veut rassembler, il faudra qu'il trouve des mots larges. C'est pareil pour Manuel Valls, il faudra qu'il parle à l'ensemble de la diversité de la gauche. C'est un défi pour les deux." L'enjeu, a estimé la ministre du Logement, est "d'amener la gauche au second tour de la présidentielle". 

Macron est-il de gauche ?

Interrogé sur la dynamique d'Emmanuel Macron, candidat hors primaire, Emmanuelle Cosse a précisé ne pas savoir s'il est de gauche. "C'est quelqu'un qui est très haut dans les sondages et qui ne raconte rien. Vous me demandez s'il est de gauche, je n'en sais rien, je ne sais pas ce qu'il propose."

Selon la ministre, proche de François de Rugy, Emmanuel Macron "est quelqu'un qui a énormément fracturé la gauche par ses projets. Il peut faire comme si il n'était pas de cette histoire, mais il l'est. Tout ça laisse des traces".

La copie du financement du revenu universel à revoir

Emmanuel Cosse a souligné qu'elle avait "toujours soutenu la question du revenu universel", précisant qu'elle travaille "avec des associations d’insertion qui portent depuis plusieurs années l’idée d’un revenu décent pour mettre fin à la pauvreté. Elles nous demandent de comptes très précis, est-on en capacité d’assurer un socle minimum de 900 euros par mois pour sortir de la pauvreté ?", a déclaré la ministre du Logement, tout en demandant du "concret" plutôt que du "rêve". Le revenu universel présenté par Benoît Hamon correspond-t-il à ces critères ? "Sur le revenu universel, je n’ai rien compris de la réponse sur le financement qu’a faite Benoît Hamon. Sur d’autres sujets, il a été extrêmement clair, par exemple sur des droits qu’il faut améliorer et protéger", a déclaré Emmanuelle Cosse.  

Fillon attaqué sur le droit à l'avortement

Des milliers de personnes ont manifesté, ce dimanche à Paris, contre l'avortement, dont des militants de Sens commun, issus de la Manif pour tous. Sur franceinfo, Emmanuelle Cosse, a estimé que François Fillon était "très clair". "Il est très proche de Sens commun. Si vraiment, il y a une personne en qui je n'ai pas confiance pour le respect du droit à l'avortement, c'est bien lui."

François Fillon a dit qu'il ne changerait rien au droit à l'avortement, pourtant "il s'entoure de gens de Sens commun, qui est un mouvement extrêmement réactionnaire et qui met en cause le droit des femmes", a insisté Emmanuelle Cosse. La ministre a déclaré qu'"à la région Ile-de-France, aussi, [présidée par Valérie Pécresse] aussi, petit à petit, on supprime des subventions à des associations, parce que soit disant elles font dans la théorie du genre ou qu'elles s'occupent trop de ces sujets-là".

Regardez l'intégralité de l'entretien d'Emmanuelle Cosse sur franceinfo le lundi 23 janvier.

 

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