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Présidentielle : Philippe Poutou voit dans la campagne "un énorme climat de résignation"

Le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste à la présidentielle, invité de franceinfo jeudi, estime que "la résignation mélangée avec l'individualisme", explique en partie les résultats du FN dans les sondages.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti anticapitaliste à l'élection présidentielle.  (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

Philippe Poutoucandidat du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) à la présidentielle, invité de franceinfo jeudi 20 avril, se présente pour la deuxième fois. En 2012, le candidat du NPA avait réuni 1,15% des voix au premier tour. Selon Philippe Poutou, "le monde change et tout est plus grave" par rapport à la campagne précédente.

"L'urgence devient plus urgente encore, davantage de pauvreté, plus de précarité, moins de service public, peut-être plus de racisme, de brutalité dans la société", a déclaré le représentant du NPA. "Les réponses politiques qu'on avait il y a cinq ans sont les mêmes." 

"Un climat de résignation"

Interrogé sur l'écart des intentions de vote dans les sondages entre le NPA et le FN, Philippe Poutou a estimé que "l’explication principale" se situait "dans le climat de résignation énorme". "Il y a pas mal de confusion dans les têtes, les gens sont écrasés par la crise, la précarité, ça casse des solidarités, il y a une sorte de conscience de classe, de conscience collective qui a été abîmée. La résignation se mélange avec l'individualisme. Dans tout ça les idées de merde du Front national, ça fonctionne", a-t-il expliqué.

Philippe Poutou a moqué l'image du FN qui "se dit antisystème". "C'est un parti complètement intégré au système qui fait de la politique de la même manière que les autres qui magouille de la même manière, qui ment de la même manière", a-t-il martelé. "Il y a une escroquerie de dire que le FN est du côté de la population, qu'il soit soucieux des intérêts de la population, qu'il aurait dans son programme des réponses au chômage ou à la pauvreté des gens. C'est archi-faux", a-t-il ajouté. 

Une organisation interne pour la protection

Interrogé sur le contexte tendu après l'arrestation mardi à Marseille de deux hommes soupçonnés de préparer un attentat imminent pendant la campagne électorale, Philippe Poutou, a indiqué qu'il n'avait pas de protection particulière, mais qu'elle lui avait été proposée. "On se protège nous-mêmes", a-t-il précisé. "On a à disposition, si on le demande, une protection de l'Etat. Par principe et par habitude, on se protège nous-mêmes" a-t-il expliqué. "Je ne voyage pas seul. Je ne me déplace pas seul. On fait le boulot entre camarades. C'est une habitude plutôt qu'autre chose", a-t-il précisé. 

Le concurrent Mélenchon

Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti anticapitaliste à l'élection présidentielle, a estimé jeudi sur franceinfo que Jean-Luc Mélenchon était "un concurrent". "Jean-Luc Mélenchon n’est pas un adversaire, mais, effectivement, un concurrent, à la gauche de la gauche. Il n’y a pas que Mélenchon, il y aussi les idées anticapitalistes, radicales, qui pensent que la vraie perspective c'est un mouvement social profond", a-t-il expliqué, en refusant de se positionner au second tour de la présidentielle si le candidat de La France insoumise est qualifié. "On n'est pas d'accord avec Mélenchon, c'est pour cela qu'on est là. Le second tour, ça se discutera. Aujourd'hui, on est en désaccord profond avec Mélenchon", a-t-il ajouté.

Pas de troisième campagne

Le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste a annoncé que 2017 serait sa dernière campagne présidentielle. En 2022, "je serai à la retraite, parce qu'il y aura la retraite à 55 ans pour les boulots pénibles", a lancé Philippe Poutou, qui a eu 50 ans le 14 mars dernier.  

Regardez l'intégralité de l'entretien de Philippe Poutou sur franceinfo le jeudi 20 avril 2017.

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