Cet article date de plus de quatre ans.

Abattage de visons contaminés au Covid-19, création du délit d'écocide, exception au confinement pour les chasseurs... le "8h30 franceinfo" de Barbara Pompili

La ministre de la Transition écologique était l'invitée de franceinfo, lundi 23 novembre 2020.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 6min
Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique était l'invitée de franceinfo, lundi 23 novembre 2020. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, était l'invitée de franceinfo, lundi 23 novembre 2020. Abattage de visons contaminés au Covid-19, création du délit d'écocide, exception au confinement pour les chasseurs, proposition de loi sur la "sécurité globale", laïcité chez EELV... Elle répond aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia. 

Visons contaminés au Covid-19 : "Pas d'humains autour touchés" (pour l'instant)

Après plusieurs pays européens, la France vient à son tour de détecter la présence de Covid-19 dans l'un de ses quatre élevages de visons, en Eure-et-Loir. Un millier d'animaux doit être abattu. "On est sur des élevages, donc on est sur des animaux qui sont concentrés, qui sont dans des cages et qui sont donc au contact avec des éleveurs. Le principe de précaution simple, c'est quand il y a un vison qui est touché par le virus, on abat l'élevage, c'est tout simple", explique Barbara Pompili.

"Pour l'instant, on n'a pas d'humains autour qui sont touchés", affirme la ministre de la Transition écologique. "Ce qu'on veut, c'est comme pour le reste de notre politique, c'est de faire primer la sécurité sanitaire. On a des visons touchés, on ne prend pas le risque que ça se diffuse. Et en plus, comme il y a eu des mutations dans d'autres pays, pas en France, on préfère ne pas prendre de risque", souligne Barbara Pompili.

"Le glaive de la justice va s'abattre sur les bandits de l'environnement"

La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili et le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti ont annoncé la création d'un "délit d'écocide" (et non d'un crime, comme l'avait proposé dans son rapport la Convention citoyenne pour le climat). "C'est le glaive de la justice qui va s'abattre enfin sur tous les bandits de l'environnement", déclare Barbara Pompili. 

On a mis en place et on va le faire voter dans la loi la semaine prochaine un grand délit qui va permettre de faire payer tous ceux qui soit sans le faire exprès, soit parce qu'ils l'ont voulu et parce qu'ils ont fait exprès, portent des atteintes à l'environnement.

Barbara Pompili

à franceinfo

"On peut aller jusqu'à 4 millions [d'euros] d'amende et 10 ans de prison. Et en plus, si quelqu'un le fait intentionnellement, il pourra être condamné à dix fois l'économie qu'il a réalisé en ne jetant pas ses déchets là où il fallait", explique la ministre.

Confinement : les dérogations pour les chasseurs sont "très encadrées"

Yannick Jadot avait dénoncé sur franceinfo le 10 novembre les multiples dérogations accordées aux chasseurs pendant le confinement. "La chasse, la pêche sont interdites comme toutes les autres activités de loisir dans ce pays actuellement. Il y a des dérogations qui sont prévues au cas par cas par les préfets quand on est sur un certain nombre d'espèces qui peuvent créer des dégâts. Je pense par exemple aux sangliers qui, en ce moment, créent des dégâts sur des cultures et qui peuvent poser les vrais problèmes pour nos agriculteurs", explique la ministre de la Transition écologique.

Par ailleurs, des voix s'élèvent contre des arrêtés pris dans certains départements qui rallongent la liste des espèces qui peuvent être chassées en période de confinement. Bérengère Abba, secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée de la Biodiversité "est très vigilante sur les quelques lieux où il pourrait avoir de mauvaises interprétations. Tout cela est en train d'être remis dans les clous", assure Barbara Pompili.

Sécurité globale : "D'accord avec ce que dit Éric Dupond-Moretti"

"Je suis d'accord avec ce que dit Éric Dupond-Moretti", a déclaré Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, à propos de la controversée proposition de loi dite de "sécurité globale". Le ministre de la Justice a affirmé dimanche 22 novembre sur BFMTV que "le droit pénal est d'interprétation stricte et on ne peut pas poursuivre en droit pénal français des gens pour une intention, mais en réalité pour un acte ou pour un fait".

La loi de "sécurité globale", et plus particulièrement son article 24, suscite des inquiétudes. Le texte prévoit que sera "punie" la diffusion d’images de forces de l’ordre dans le but de leur "porter atteinte" physiquement ou psychiquement. Adopté en première lecture, le texte va revenir à l'Assemblée nationale en deuxième lecture : "Il y a toujours moyen d'améliorer des textes. L'intérêt des lectures différentes, c'est aussi d'améliorer un texte et de le rendre le moins attaquable juridiquement", souligne l'ancienne parlementaire. 

Laïcité : "Il y a toujours eu des débats très enflammés au sein d'EELV"

Barbara Pompili, ancienne membre d'Europe Écologie-Les Verts, a affirmé qu'elle "ne partag[eait] pas" la "vision de la laïcité" de "certains" élus d'EELV. Dans un entretien samedi 21 novembre sur BFMTV, Anne Hidalgo a jugé "choquant" que quelques élus Verts n'aient pas voté pour qu'un lieu de la capitale porte le nom de l'enseignant décapité Samuel Paty, provoquant la colère des écologistes, qui ont qualifié ses propos de "fake news".

"Je peux témoigner que sur la question de la laïcité, il y a toujours eu des débats très enflammés au sein d'Europe Écologie-Les Verts", assure Barbara Pompili. "Mais l'immense majorité des personnes qui sont chez EELV n'ont aucun problème avec la notion de République", tempère la ministre. "Je n'ai jamais entendu personne chez eux dire : 'Je ne suis pas Charlie'. Jamais."

Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du lundi 23 novembre 2020 :

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.