Bombardements au Liban, recadrage du ministre de l'Économie, tensions au sein du gouvernement... Le "8h30 franceinfo" de François Hollande
François Hollande, député socialiste de Corrèze et ancien président de la République, était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 25 septembre 2024. Bombardements israéliens au Liban, Michel Barnier qui recadre son ministre de l'Économie, première passe d'armes entre Bruno Retailleau et Didier Migaud... Il répondait aux questions de Salhia Brakhlia et Jérôme Chapuis.
Liban : "il peut y avoir des qualificatifs de crimes de guerre"
La riposte d'Israël est "légitime", estime François Hollande, mais quand les bombardements israéliens "touchent des populations civiles, il peut y avoir des qualificatifs de crimes de guerre". Selon l'ancien président de la République, il y a "un danger" à ce que le Liban devienne le "nouveau Gaza".
"Le rôle de la France", c'est "d'obtenir des cessez-le-feu" et "de préparer le plan de paix", assure François Hollande.
Gouvernement de Michel Barnier : c'est Marine Le Pen "qui fixe la règle"
L'appel de Michel Barnier à Marine Le Pen est "finalement un aveu" de la "dépendance du gouvernement" au Rassemblement national, selon François Hollande. Le Premier ministre a voulu "rectifier" la position du ministre de l'Économie Antoine Armand, qui avait déclaré que lors des discussions sur le budget, sa porte sera ouverte aux députés de tous les partis de l'"arc républicain", sauf ceux du RN.
"Ce qui est grave, ce n'est pas que Monsieur Barnier ait recadré un ministre, ce qui est grave, c'est qu'il ait appelé Madame Le Pen parce que ça révèle ce que l'on sait déjà : le gouvernement de monsieur Barnier dépend de Madame Le Pen", relève François Hollande. Pour le député socialiste de Corrèze, "c'est madame Le Pen qui fixe finalement la règle".
Bruno Retailleau : "Un ministre de l'Intérieur aux déclarations provocatrices"
Pour François Hollande, les tensions entre Bruno Retailleau et Didier Migaud, c'est "le même film depuis des années" entre "un ministre de l'Intérieur qui fait des déclarations provocantes ou provocatrices, en tout cas de fier-à-bras, puis de l'autre un ministre de la Justice qui rappelle tout simplement les règles et les faits".
À la volonté exprimée par Bruno Retailleau de ne pas laisser "s'installer" un "droit à l'inexécution des peines", le garde des Sceaux a répondu que le taux d’exécution des peines "n’a jamais été aussi élevé en 2023". François Hollande abonde, tout en regrettant les délais entre "une condamnation et le moment où la peine va commencer à être exécutée". "La manière de faire de Monsieur Retailleau, de mettre en cause les juges, c'est toujours la même question : est-ce que la justice est laxiste ?", pointe le député de Corrèze.
"Il faut regarder toutes les procédures qui sont engagées et toutes les comparutions directes : la justice n'est pas laxiste, elle est sévère."
François Hollandeà franceinfo
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