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Carburants, bouclier tarifaire, budget 2023, retraites… Ce qu'il faut retenir de l'interview de Bruno Le Maire

Le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 11 octobre 2022.

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Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 11 octobre 2022. Carburants, bouclier tarifaire, budget 2023, retraites… Il répond aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.

Carburants : un appel à débloquer les dépôts et les raffineries "sans délai"

"Il n’y a qu’une seule solution : le déblocage sans délai des dépôts de carburant et des raffineries", martèle le ministre de l'Économie. Il estime que la CGT doit "saisir" la main tendue de Total, qui propose d'avancer la date des négociations salariales d'un mois si le syndicat suspend son mouvement de grève. "Si la CGT refuse catégoriquement d’engager cette discussion nous n’aurons pas d’autres moyens que de réquisitionner les moyens nécessaires pour libérer les dépôts et faire fonctionner les raffineries", prévient-il. "Cette situation n’a déjà que trop duré, il faut que dans les heures qui viennent, un accord puisse être trouvé".

DIRECT. Pénurie de carburant : la grève est reconduite mardi 11 octobre chez TotalEnergies et Esso-ExxonMobil

En revanche, alors que le ministre des Transports Clément Beaune a indiqué que le gouvernement allait demander à TotalEnergies de prolonger les ristournes sur le carburant, Bruno Le Maire refuse d'en parler, "je recommande vivement que nous traitions d'abord le problème du blocage des dépôts de carburant avant de rajouter un autre sujet sur la table".

La contribution temporaire de solidarité visant les raffineurs va rapporter "200 millions d'€"

Le gouvernement a déposé deux amendements au projet de loi de finances pour retranscrire en droit français l'application au niveau européen du dispositif permettant de financer le bouclier tarifaire en France. Le premier amendement qui vise à plafonner les rentes des entreprises de l'énergie "représente 26 milliards d'euros", soit "plus de la moitié de notre bouclier, c'est considérable", souligne le ministre, et le deuxième amendement crée une contribution temporaire de solidarité des producteurs et raffineurs de pétrole, de gaz et de charbon et va rapporter "200 millions d'euros".

"Ce sont les rentes auxquelles nous voulons nous attaquer", explique Bruno Le Maire, "je ne veux pas qu'il y ait des énergéticiens, qu'ils s'appellent EDF, Total ou Engie, qui puissent profiter de la situation, vendre à prix d'or de l'électricité sans qu'à un moment donné l'État ne leur dise là vous prenez trop, on reprend cette rente qui est excessive et on la redistribue à nos compatriotes et aux entreprises".

Bouclier tarifaire : les critères "vont bouger"

"Les critères du bouclier tarifaire vont bouger, les critères des aides pour les petites et moyennes entreprises (PME) vont bouger. Ils sont trop compliqués et surtout ce ne sont pas les bonnes références", annonce le ministre. Ils seront mis en place à partir du 1er novembre. "Si votre facture d'énergie représente plus de 3% de votre chiffre d'affaires, non pas en 2021 mais fin 2022, au moment où les prix de l'énergie ont explosé, vous aurez accès à ces aides", explique Bruno Le Maire. Ces aides seront doublées et pourront aller "jusqu'à quatre millions d'euros". Enfin, "il suffira que vos bénéfices soient en baisse à la fin de l'année 2022 pour que vous soyez éligibles à ces aides".

Réouverture des centrales nucléaires : le calendrier "doit être respecté"

Le calendrier de réouverture d'ici février prochain des 32 réacteurs nucléaires actuellement à l'arrêt "doit être respecté, c'est essentiel pour que nous puissions passer un hiver sans difficultés majeures pour nos compatriotes d'abord mais aussi pour nos entreprises", commente Bruno Le Maire, dont l'objectif est "d'éviter des délestages". EDF prévoit que la production d'électricité de son parc nucléaire s'élèvera à plus de 50 gigawatts.

Budget : "Je veux un dialogue de bonne foi"

Bruno Le Maire veut "un dialogue de bonne foi" sur le projet de budget 2023 dont l'examen a commencé lundi à l'Assemblée nationale et pour lequel plus de 3 500 amendements ont été déposés. "Si tout le monde est de bonne foi, si tout le monde veut véritablement avancer vers un meilleur texte, j'y passerai le temps qu'il faudra", s'engage-t-il. "La seule limite que nous fixons c'est : pas de dépenses publiques supplémentaires. Il faut que, à l'euro près, nous nous retrouvions dans notre budget, mais on peut parfaitement dire 'nous nous préférons mettre plus de moyens sur ce sujet et faire des économies là-dessus'. Nous sommes prêts à écouter les oppositions, simplement on ne peut pas dialoguer tout seul", explique le ministre.

Réforme des retraites : l'emploi des seniors est "une priorité absolue"

L'emploi des seniors est "une priorité absolue de la réforme" des retraites, car "avoir un taux d'emploi des plus de 55 ans qui est à 54% ou 56% en France est un véritable scandale", juge Bruno Le Maire. Il ajoute qu'il "y aura une discussion" sur l'âge légal de départ à la retraite à l'Assemblée.

Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mardi 11 octobre 2022 :

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