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Gilets jaunes : "Le gouvernement est déterminé à faire prévaloir l'état de droit" affirme Élisabeth Borne

Au lendemain des annonces faites par le Premier ministre Édouard Philippe, la ministre des Transport assure au micro du "8h30 Fauvelle-Dély" la détermination du gouvernement à maintenir l'ordre, mais reconnaît que "cela ne se fait pas en claquant des doigts". 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La ministre des Transports, invité du "8h30 Fauvelle-Dély", mardi 8 janvier 2019.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Le gouvernement est déterminé à faire prévaloir l'état de droit. C'est important pour tout le monde", a rappelé Élisabeth Borne, après les déclarations, hier, d'Édouard Philippe. Le Premier ministre a annoncé une nouvelle loi "anticasseurs" avec un fichier, à l'image de celui contre les hooligans, comme le réclament des syndicats de policiers. Il promet un dispositif de sécurité "considérable" pour "l'acte 9" des "gilets jaunes" samedi.

"On est dans une démocratie, on n'est pas dans un système où c'est la loi du plus fort ou du plus violent. Donc les mesures qu'il a annoncées, la réponse opérationnelle dès samedi prochain et cette loi pour mieux encadrer le droit de manifester, ce sont deux réponses pour permettre de faire prévaloir l'état de droit et préserver nos institutions", a insisté la ministre des Transports. On a "effectivement des gens qui se joignent à ce mouvement des 'gilets jaunes' pour casser et aussi dans l'intention de remettre en cause nos institutions."

Les violences, pillages et destructions qui ont émaillé les différents rassemblements, "ce n'est pas le droit de manifester", a insisté Élisabeth Borne. "Ce sont des gens qui viennent pour autre chose et ne portent plus du tout les préoccupations à l'origine du mouvement. La volonté du président de la République et du gouvernement c'est que l'on revienne à ces sujets et c'est le sens du débat."

Le fichage des casseurs, annoncé par Édouard Philippe, est à l'origine une proposition du groupe Les Républicains. "C'est effectivement une proposition du groupe LR", a reconnu Élisabeth Borne, "c'est aussi des sujets sur lesquels le gouvernement travaille depuis des mois. La proposition annoncée hier par le Premier ministre c'est de trouver [une solution] face à des individus extrêmement violents qui viennent systématiquement perturber les manifestations." Depuis trois mois, date de cette proposition par le groupe LR, le gouvernement y travaille. "Ce sont des sujets qui ne sont jamais simples, il n'est jamais simple de trouver le bon équilibre pour préserver un état de droit et cela ne se fait pas en claquant des doigts. Ce sont des propositions qui ont fait l'objet d'un travail et que le Premier ministre a annoncé hier."

Une cagnotte "choquante" pour le manifestant boxeur

Christophe Dettinger, ancien boxeur professionnel, s'est rendu aux forces de l'ordre après avoir été filmé en train de frapper un policier, samedi, lors de "l'acte 8" des "gilets jaunes". Depuis, une cagnotte a été mise en place par des proches pour "soutenir sa famille". Elle totalisait près de 120 000 euros ce mardi matin. Pour la ministre des Transports, cela démontre qu'un "certain nombre de citoyens ont perdu leurs repères". "Est-ce que c'est normal de vouloir apporter un soutien à ce monsieur que l'on a vu frapper un policier à terre, boxer un policier ?", s'est interrogée Élisabeth Borne, qui estime cette démarche "choquante"

La ministre a voulu saluer "l'action de nos policiers, leur sang-froid, leur engagement depuis ces dernières semaines." Ne pas condamner les violences à l'égard des policiers quand on est responsable politique "est regrettable. Il faut que chacun mesure ce qu'est une démocratie, cela protège tout le monde y compris les personnes les plus faibles. Quand on est dans ces situations-là, on pourrait attendre de toutes les oppositions qu'elles s'expriment." Élisabeth Borne pointe ainsi du doigt "Jean-Luc Mélenchon qui est fasciné par ceux qui incitent à la violence, Marine Le Pen dont je pensais qu'elle était attachée à l'état de droit."

La hausse du prix des péages en discussion

Cibles privilégiées des "gilets jaunes", les péages doivent voir leurs tarifs augmenter en février. "J'ai engagé des discussions avec les sociétés d'autoroute. J'attends leurs propositions", a déclaré Elisabeth Borne. La ministre les appelle "à la responsabilité et à prendre en compte les attentes des Français en termes de pouvoir d'achat." Pour le moment, "il n'y a pas de décisions qui sont prises" concernant cette augmentation.

Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 Fauvelle Dély" du 8 janvier 2019 :

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