Mort de Jacques Chirac : "C'était quelqu'un qui aimait beaucoup aller vers les gens mais qui détestait se livrer", confie Henri Guaino
Proche de Philippe Séguin, Henri Guaino a inspiré la campagne présidentielle de Jacques Chirac de 1995 autour de la "fracture sociale".
Jacques Chirac était "quelqu'un qui aimait beaucoup aller vers les gens mais qui détestait se livrer aux gens, c’est quelqu'un qui gardait ses blessures secrètes pour lui", a déclaré samedi 28 septembre sur franceinfo Henri Guaino, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy. La France se prépare à rendre hommage à Jacques Chirac, mort jeudi à l'âge de 86 ans. Un hommage populaire aura lieu dimanche, avant une journée de deuil national lundi, ainsi qu'un hommage solennel en présence du chef de l'État.
Un "vide" intérieur, une "blessure"
Pour Henri Guaino, Jacques Chirac était quelqu'un qui "s'anéantissait dans les campagnes politiques". "Il y avait un vide à l'intérieur de lui à combler, sans doute une blessure à soigner. Lorsqu'il arrive à l'Elysée, "il y a presque une forme d'ennui chez lui, car il n'y a plus rien à conquérir", selon l'ex-conseiller de Nicolas Sarkozy.
Proche de Philippe Séguin, Henri Guaino a inspiré la campagne présidentielle de Jacques Chirac de 1995 autour de la "fracture sociale". "C’est quelqu'un qu’on aimait par moment, qu’on détestait à d’autres moments", se souvient-il.
Le moment où je l’ai peut-être le plus détesté c’est le moment où, élu sur la fracture sociale, contre la pensée unique, il choisit Alain Juppé comme Premier ministre plutôt que Philippe Séguin. Ce n'était pas cohérent.
Henri Guainoà franceinfo
"Peut-être qu’il n’a pas bouleversé le pays, mais est-ce que c’est un objectif en soit ? Il a su arrêter à temps, au moins deux fois, les fractures qui s’élargissaient [le plan Juppé, et la réforme du CPE]. Cela ne vaut pas la peine de briser le corps social", affirme Henri Guaino.
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