Mort de Jacques Delors, avenir de la Nupes... le 8h30 franceinfo d'Éric Coquerel
Éric Coquerel, député LFI de Seine Saint-Denis et président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, était l'invité du "8h30 franceinfo", jeudi 28 décembre 2023. Mort de Jacques Delors, avenir de la Nupes... Il répondait à Marie Bernardeau et Jean-François Achilli.
Mort de Jacques Delors : il représentait "une certaine idée humaniste" mais "une gauche dans laquelle je ne me reconnais pas forcément"
Jacques Delors représentait "une certaine idée humaniste et noble de la politique de la sincérité" mais "une gauche dans laquelle je ne me reconnais pas forcément", explique le député LFI Éric Coquerel. Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne entre 1985 et 1995, et figure de la gauche française, est mort mercredi à l'âge de 98 ans.
"Jacques Delors, mais je crois avec sincérité, a pensé que la construction européenne valait de passer par l'édification d'un grand marché unique, adapté aux règles actuelles du capitalisme", poursuit le député La France insoumise, "c'est-à-dire dérégulation, libre échange, politique de rigueur, de façon à bâtir l'Europe et qu'après on verrait certainement l'Europe sociale". Mais Éric Coquerel regrette "qu'on n'ait pas vu l'Europe sociale".
Pour lui, le problème, "c'est qu'il y a des gens qui lui ont succédé", citant François Hollande ou encore Emmanuel Macron, qui ont "continué cette politique sociale-libérale", qui "a amené la défaite de la gauche dans pas mal d'endroits". "Sur le bilan politique [de Jacques Delors], c'est-à-dire la manière, pour le socialisme de transformer les choses, de rompre avec un système injuste qui est celui du capitalisme financiarisé, constatons qu'il y a un échec", déplore Éric Coquerel.
Toutefois, Éric Coquerel tient à rendre hommage à un homme qui avait "des valeurs qui l'animaient, qui n'étaient pas celles d'une soif de pouvoir, de vouloir, à tout prix, devenir président de la République". Il fait notamment référence au moment où Jacques Delors, en 1994, a renoncé à se présenter à l'élection présidentielle de 1995. "De ce point de vue-là", c'est "une politique qui me va bien", reconnaît le député de Seine-Saint-Denis.
"Au moment où on se parle", la Nupes n'est pas en capacité de réunir la nation
"Au moment où on se parle, non", la Nupes n'est pas en capacité de réunir la nation, déplore Éric Coquerel. L'élu de Seine-Saint-Denis cite comme exemple "Fabien Roussel, qui dit 'la Nupes, c'est fini'", mais aussi "le PS", qui a voté "un moratoire" sur sa participation aux travaux de la Nupes en octobre dernier.
Selon lui, le meilleur moyen de faire notamment barrage à l'extrême droite, c'est "qu'on retrouve une gauche qui se rassemble". Mais, pour cela, "elle doit se rassembler sur ce qui a fait sa force en 2022, c'est-à-dire un programme de rupture qui était le programme de la Nupes", insiste Éric Coquerel. Cependant, il ne faut pas que cela se fasse sur "le plus petit dénominateur commun qui serait juste le refus de l'extrême droite, mais qui serait finalement le fait de s'accommoder du système", prévient-il. "Ça, on connaît, cela nous a donné Hollande, Macron, ça ne marche pas".
Éric Coquerel rappelle que LFI a fait une "proposition pour se rencontrer" avec la gauche. "Après, si tout cela fonctionne, il sera temps de se poser la question du meilleur candidat", qui reste, selon lui, Jean-Luc Mélenchon, "le plus apte à gagner".
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