Paris 2024, taxis volants, prix des billets d'avion... Le "8h30 franceinfo" d'Augustin de Romanet

Augustin de Romanet, PDG de Groupe ADP (ex-Aéroports de Paris) était l'invité du 8h30 franceinfo, mardi 16 mai 2023. Paris-2024, taxis volants, fréquentation... Il répondait aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia. 

Financement du rail par l'aérien : "Le transport aérien est déjà très taxé"

Le patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, propose de taxer l'aérien et les autoroutes pour trouver 100 milliards d'euros pour développer le rail : "Certainement pas", a répliqué Augustin de Romanet. "Le transport aérien est déjà très taxé", justifie-t-il. "Nous payons 100 % de nos infrastructures. Je demande simplement aux secteurs économiques qui bénéficient d'aides de l'État dans des proportions que je ne décrirai pas, qu'ils ne se préoccupent pas d'aller chercher dans l'assiette du voisin des fonds alors même qu'eux-mêmes vivent en partie de la subvention publique".

JO 2024 : "Un enjeu considérable" et des taxis volants

"Le défi, c'est de donner la meilleure image possible du pays" lors des Jeux olympiques en 2024, affirme Augustin de Romanet. Aéroports de Paris (ADP) est partenaire de Paris 2024. C'est "un enjeu considérable", dit-il. Les aéroports de Paris devront accueillir 15 000 athlètes, leurs bagages atypiques et de nombreux visiteurs. Le PDG souhaite oublier l'épisode des 35 000 bagages perdus l'année dernière à Roissy. "Nous faisons tout pour que cet incident très, très préoccupant ne se reproduise pas", affirme-t-il. Augustin de Romanet incite les voyageurs à différer leurs vols juste avant et après les Jeux olympiques pour éviter des embouteillages : "Je ne saurais trop recommander les jours de grandes arrivées des athlètes et les jours de grands départs des athlètes d'éviter de prendre l'avion ce jour-là", déclare-t-il.

La grande attraction des Jeux olympiques de Paris sera incontestablement, selon lui, la mise en service de taxis volants. "Ce sont des petits hélicoptères qui vont être testés sur des lignes expérimentales", indique-t-il. "Ce sont des engins qui vont exploser dans le monde à partir des années 2028 2030. Pour les JO, ça sera expérimental. Nous vendrons quelques milliers de billets à des prix très raisonnables, annonce-t-il. Ça pourrait être de l'ordre de 110 euros".

Files d'attente dans les aéroports : nouveaux scanners "d'ici deux ans"

Pour lutter contre les longues files d'attente dans les aéroports parisiens, Augustin de Romanet annonce plusieurs mesures. Tout d'abord, l'installation d'un scanner nouvelle génération qui permettra de ne plus sortir ces produits liquides, ni ces produits électroniques : "Les expérimentations sont très positives. Ça fait gagner environ 40 % du temps", indique-t-il. Il prévoit une installation généralisée "d’ici deux ans". "Nous avons 10 % des personnes qui attendent au-delà de 30 minutes" dans les aéroports, souligne-t-il. Il souhaite une attention particulière sur les personnes fragiles.

Il faut "prioriser les personnes âgées, prioriser les personnes handicapées même avec des handicaps invisibles, prioriser les femmes enceintes, prioriser les familles", liste-t-il. Par ailleurs, 250 personnes contractuelles "vont arriver dans nos aéroports parisiens pour cet été". Elles pourront ainsi "assister les policiers" à la douane, sans faire "exactement les mêmes missions", souligne-t-il.

Covid-19 : la fréquentation "presque" au niveau d'avant la crise sanitaire

Les compagnies aériennes commencent à se remettre tout doucement de la crise sanitaire et retrouvent "presque" le niveau de fréquentation avant le Covid-19 : "Le trafic de 2019 sera de retour d'ici la fin de cette année ou en 2024. En revanche, pour Paris, aéroports, ce sera plutôt d'ici deux ans", précise-t-il. "Les pays asiatiques" ne sont pas revenus. Principalement les Chinois, mais aussi les voyageurs du Japon et de la Thaïlande.

Prix des billets : ça ne peut pas "augmenter au même rythme"

"Je ne crois pas" que les prix des billets "peuvent continuer à augmenter au même rythme que celui que nous avons observé depuis deux ans. C'est totalement impossible", estime-t-il. Pour Augustin de Romanet, cette augmentation s'explique par l'amortissement du coût des avions "plus modernes", "décarbonés qui consomment moins" avec des "carburants durables".

Nuisances sonores près des aéroports : "Le bruit doit être diminué le plus possible"

"Le bruit doit être diminué le plus possible", admet Augustin de Romanet alors que les riverains vivant près des aéroports manifestent de plus en plus leur mécontentement face aux nuisances sonores provoquées par l'augmentation du trafic aérien. Le PDG d'ADP dénonce la "pression" des maires qui souhaitent construire des logements "dans des zones" près des aéroports. Selon lui, à Roissy, "il y a très peu de riverains qui sont gravement impactés" par le bruit parce que l'aéroport "a été construit au milieu des champs". "Le bruit, aujourd'hui, est 35 % moins fort qu'en 2003, alors que le trafic a quasiment doublé" dans les aéroports. "Il faut prendre toutes les mesures possibles pour pénaliser les avions bruyants", affirme-t-il.

Interdiction des jets privés ? "Certainement pas !"

Alors que l'aéroport d'Amsterdam, aux Pays-Bas, a décidé d'interdire les jets privés à terme au nom de l'écologie, Augustin de Romanet a indiqué que ce n'était "certainement pas" une décision qu'il prendra. "Au Bourget, vous avez 3 600 vols d'évacuation sanitaire en 2022", argumente-t-il. L'aéroport du Bourget est "un poumon de l'activité économique de notre pays qui permet d'attirer un certain nombre de mouvements d'avions qui sont nécessaires". Mais Augustin de Romanet ne serait pas "du tout hostile à ce que, le moment venu, on ait des obligations d'incorporation de carburant durable dans des avions d'affaires beaucoup plus élevées que pour les avions commerciaux".

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mardi 16 mai 2023 :