En cas d'un face à face Le Pen-Macron au second tour de l'élection présidentielle, Henri Guaino ira "sans doute à la pêche"
Henri Guaino était l'invité de franceinfo samedi. Le député Les Républicains et candidat à la présidentielle est revenu sur les deux candidats en tête des sondages pour l'élection présidentielle, et émet des doutes quant à la candidature de François Fillon.
Invité de franceinfo samedi 18 février, le député Les Républicains des Yvelines et candidat à la présidentielle, Henri Guaino, est revenu sur les deux personnalités en tête des sondages et sur les affaires Fillon, qui mettent en péril selon lui les chances de la droite de remporter l'élection présidentielle.
Le dilemme Le Pen-Macron
"Si au second tour, nous avions face à face Mme Le Pen et M. Macron, j'irai probablement à la pêche pour la première fois de ma vie", a déclaré Henri Guaino, sous-entendant qu'il n'irait donc pas voter. "Mais je ne me place pas dans l'hypothèse de l'entre-deux-tours", a-t-il aussitôt précisé.
En cas d'un second tour Le Pen / Macron, Henri Guaino "ira probablement à la pêche" "8h30politique pic.twitter.com/B2YjfftH6P
— franceinfo (@franceinfo) February 18, 2017
Dimanche 12 février, la présidente du Front national Marine Le Pen a justement lancé un "signal" à "tous les patriotes", mentionnant en particulier Henri Guaino et Nicolas Dupont-Aignan, de Debout la France, candidats comme elle à la présidentielle, pour qu'ils la rejoignent.
La position de François Fillon "est une folie"
Le candidat Les Républicains, François Fillon, ne compte pas jeter l'éponge, comme il l'a indiqué vendredi 17 février dans un entretien au Figaro. Contrairement à ce qu'il avait déclaré après les révélations du Canard enchaîné, lors du JT de 20h de TF1 le 26 janvier, il annonce qu'il se maintiendra dans la course à la présidentielle même s'il est mis en examen dans l'affaire des emplois présumés fictifs de son épouse Penelope.
"C'est une folie pour la droite, un mauvais coup porté aux institutions, l'assurance que le rendez-vous de la présidentielle est manqué, assure Henri Guaino. Ce n'est pas raisonnable de persévérer dans une campagne qu'il est impossible de conduire."
Le maintien de la candidature de F. Fillon, "un mauvais coup porté aux institutions" pour Henri Guaino #8h30politique pic.twitter.com/zpgdhm2ZPM
— franceinfo (@franceinfo) February 18, 2017
Le député LR des Yvelines ajoute : "Comment voulez-vous pouvoir défendre un programme qui demande des sacrifices aux Français dans cette situation ?"
Un manque de cohérence dans le programme
Par ailleurs, Henri Guaino a pointé les incohérences du programme de François Fillon, notamment concernant l'abaissement de la majorité pénale. "Comment savoir comment un candidat va gouverner s'il n'y a aucune cohérence dans son parcours et dans ses idées, a ainsi assuré le député LR et candidat à l'élection présidentielle. François Fillon a été un des plus décisifs adversaires de l'abaissement de la majorité pénale à 16 ans."
On peut changer d'idée mais alors il faut l'assumer et expliquer pourquoi.
Henri Guaino, député LR des Yvelinesà franceinfo
"Si nous n'avons pas la majorité pénale à 16 ans c'est en grande partie parce que François Fillon alors Premier ministre l'a refusée" a insisté Henri Guaino. "Il faut que les choses soient claires."
Les maires doivent parrainer les candidats
Henri Guaino, qui est lui aussi candidat à l'élection présidentielle mais sans le soutien de son parti, Les Républicains, en a profité pour "lancer un appel aux maires, aux élus qui peuvent parrainer. C'est de la responsabilité de chacun de permettre qu'il y ait une alternative, un vrai choix à l'immense majorité du corps électoral qui se trouve en déshérence depuis que la candidature de François Fillon apparaît désespérée et désespérante", a déclaré le député.
Ainsi, "j'appelle à un devoir civique de la part des élus (...) On ne peut pas enfermer les gens de cette façon, les priver de leur choix de citoyens dans un moment aussi important. Et après le peuple tranchera." À partir du 25 février, les élus auront jusqu'au 17 mars 18h pour envoyer au Conseil constitutionnel leur parrainage, sachant que chaque candidat à la présidentielle doit récolter au moins 500 parrainages pour officiellement concourir à l'élection.
Propos d'Emmanuel Macron : "On ne s'excuse pas pour l'Histoire"
Henri Guaino est aussi revenu sur les propos du candidat d'En marche, Emmanuel Macron, au sujet de la guerre d'Algérie. Dans un entretien accordé à la chaîne privée algérienne Echourouk News, l'ancien ministre de l'Économie avait qualifié la présence française dans le pays de "crime", de "crime contre l'humanité" et de "vraie barbarie".
"On ne s'excuse pas pour l'Histoire, a martelé le député des Yvelines. On peut parfois avoir à réparer des fautes (...) La formule est hallucinante. C'est plus qu'une faute", assure Henri Guaino.
La colonisation "une faute", mais "on ne s'excuse pas pour l'Histoire" dit Henri Guaino #8h30politique pic.twitter.com/qulPchgnym
— franceinfo (@franceinfo) February 18, 2017
"Comment après, en rentrant en France, aller affronter le regard de ceux qui ont tant souffert, de ceux qui ont tout perdu. Et beaucoup de gens assassinés. La colonisation, ce n'est pas un crime contre l'humanité. Les colonisateurs ont pris. Ils ont eu tort. Mais ils ont aussi beaucoup donné", a t-il assuré.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.