Hervé Morin juge "logique" que la Corse ait "un statut fiscal particulier"
Hervé Morin juge "logique" que la Corse ait "un statut fiscal particulier"
"Il est logique qu'en Corse - compte tenu de son insularité - qu'il y ait un statut fiscal particulier", a déclaré, samedi 3 février sur franceinfo, Hervé Morin, président de la région Normandie et de l'association des Régions de France, alors qu'une manifestation à lieu en début d'après-midi, samedi, à l'initiative des nationalistes.
Pour autant, Hervé Morin a expliqué qu'il n'est pas "d'accord avec toutes leurs propositions", alors que ce rassemblement intervient trois jours avant la visite d'Emmanuel Macron. Les Corses souhaitent défendre leurs revendications et pousser l'État à ouvrir le dialogue.
"Je considère que ce qui s'est passé en Corse n'est pas simplement la victoire d'une liste régionale qui aurait fait son boulot, c'est un fait politique", a expliqué Hervé Morin. Pour le président de la région Normandie, "il y a là l'expression politique de quelque chose de profond en Corse".
Interrogé sur la possibilité pour Emmanuel Macron de débloquer la situation avec les Corses, Hervé Morin a affirmé que "c'est la première fois que j'entends un discours girondin, c'est-à-dire, décentralisateur, faisant confiance à l'autonomie locale, à l'autonomie de la société". Le président de l'association des Régions de France ne semble pas opposé à davantage d'autonomie des insulaires : "Les Corses réclament un pouvoir plein et entier sur les questions du tourisme, ça vous paraît complètement absurde ? Ils considèrent - et ils ont raison - qu'ils ont sur les sujets de l'urbanisme, des problématiques particulières."
"Pas convaincu" par le plan de départs volontaire dans la fonction publique
Alors que le gouvernement a annoncé, jeudi, un plan de départs volontaires dans la fonction publique prévoyant la suppression de 120 000 emplois sous la forme de départs volontaires, Hervé Morin, président de la région Normandie, s'est dit "pas convaincu".
Pour le président de l'association des Régions de France, "il y a des départs à la retraite chaque année. Je crois de mémoire qu'il doit y avoir entre 100 et 120 000 départs à la retraite chaque année dans la fonction publique. Ça veut dire qu'on fait un plan de départs volontaires sur un schéma qui est grosso modo le plan de départ à la retraite".
Je ne suis pas convaincu que l'on soit obligé de consacrer des dizaines de millions d'euros - parce qu'un plan de départs volontaires c'est des niveaux d'indemnisation élevés - pour le faire
Hervé Morinà franceinfo
Hervé Morin a interrogé le gouvernement sur les secteurs où il allait faire ses suppressions d'emplois, car "ce n'est pas dans les hôpitaux, ce n'est pas dans la police ni dans la gendarmerie, ce n'est pas dans la justice, pas dans l'éducation nationale". Pour le président de la région Normandie, "si le gouvernement démontre le contraire, pourquoi pas, je ne suis pas hostile par principe, mais là où je ne vois pas c'est où ça va se faire. Je pense qu'on a besoin de souplesse, d'adapter les rémunérations au mérite, mais on a des outils pour ça dans les collectivités".
L'"erreur" de la ministre de la Culture
Interrogé sur la révocation de Mathieu Gallet à la tête de Radio France par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), Hervé Morin a estimé que la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, a "fait une erreur en s'exprimant" avant la décision de CSA concernant Mathieu Gallet. "Dès lors qu'on met en place un système avec une autorité administrative indépendante, on respecte ce principe et donc on la boucle", a lancé le président de l'association des Régions de France.
Hervé Morin "pense que le CSA a eu raison de limoger Mathieu Gallet. On ne peut pas à la fois avoir tous les matins des journalistes qui vous expliquent qu'on doit être exemplaire, être à la tête, si je puis dire, d'une maison [Radio France] qui est la maison [où] on considère que la liberté de la presse c'est l'idée de la transparence, de la démocratie etc. et en même temps considérer que celui qui est responsable de cette maison - condamné pour favoritisme - y resterait. Tout ça ne colle pas. Mais je pense qu'elle [Françoise Nyssen] devait simplement attendre la décision du CSA".
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